Entretiens politiques et litteraires - anno II - n. 13 - aprile 1891

-122 - avait mftché les racines grecques dans l'enfance; c'est qu'aux Universités s'annonait encore la langue d'Homère; c'est qu'il y av,üt rles hettènes,encore, de par le monde des barbares, et qu'Eschyleleur avait soufflé au cœur un peu de l'âme maralhonienne de l'antique patrie. Car la langue, c'est la ,ie perp~tuée des grnérations; le lien qui va de bouche en bouche, de cœur en cœur, de ceveau en cerrnau; l'harmonie continue où sonnent,dès les siècles, les joies et les douleurs, les amours et les haines, tous les cris et tous los murmures de la grnnde âme des multitucles; œuvro commune où le plus humble collabore; Verbe miraculeux ourdi par l'instinclimpeccable des ignorants, porté do siècle en siècle,par ce peuple qui so symbolise en sa trame savante; %aimph idolûlré de ceux-là qu'un don, mystérieux comme lui, révèle al.x foules qui reconnaissent en eux les prètrns do leur culte, les hauts tisserands de leur idée ot les exaltent dans la gloil'e. Abolissez les frontières; unissez vos commercrs; confondez vos arts plastiques, vos toiles peinte~; troquez Berlioz contre WagnP.r; oubliez \Yaterloo et [éna, Sedan ot Trafalgar; mêle;,; la bière au vin et au faro le pale-ale; - il est une chose rétive à toute fusion et c'est la langue accomplie et l'or du YerbP. qui ne veut et ne peut se muer cgie selon les lois de ses éléments constitutifs - ror du \ erbe: la Patrie. La brarnde de ~1. de Gourmont est aussi futile que lïudignation de ~1. Fou quiet·: la France sera toujours Villon, Honsard, Racine, Flaubert et tous ceux du Verhe, humbles ou glorieux, simples ou subtils; comme hakespeare, Shelley, Poe sont toutes les Angletenos; comme Gœlbe et Heine, toutes les Germanies; et le dernier patriote- dans la confusion babellienne qui peut naitre de l'internationalisme des intérêts - le dernier patriote sera, fatalement, le Poète. Ceci dit, nous relèverons l'injure faite à une mémoire que nous entourons, en cette Revue, de religiense piété : .Jules Lafo~ue fut lecteur de S. M. l'impératrice Augusta; si, 1\1. do uourmout dit qu'il fut« subventionné par l' AlB blioteca Gino B anco

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