Entretiens politiques et litteraires - anno II - n. 11 - 1 febbraio 1891

LESFLEURS ..l -'iluw·t Jie,·ril. Et je r'ga1·d,ti hi p1·,>fondt'lt1' tlu lac ]Xli:;iblc. $111,:u.E,. Pendant des semaines,et des mois,et des années, l'armée ennemie avait investi la ville que la Yaillance d'intrépides capitaines défendait. -Puis, nn matin, les troupes obsiclionales,décimées pat· les assauts nrnltip:iés et les sorties infructueuses, affaiblies par les priYations, avaient failli. Malgré de fabuleux héroïsmes, des dévouements et des sacrifices surhumains, les murailles avaient chù, sous le choc des bêliers irrésistibles, et, la brèQhe étant faite, les cohortes hostiles arnient envahi les remparts; les frondeurs et les archers, maitres désormais des tours, avaient fait pleuvoir sur la cohue lenrs flêches et leurs pierres, et le lendemain, les hoplites, porteurs de piques, s'étaient répandus dans les rues de la cité, qu'ébranlaient les chevaux-des lourds cataphractaires. Rendus furieux par leur longue attente, les envabisseu1·s se ruaient avec des cris farouches, en le désir exaspéré de l'or, du meurtre et des palpitantes femmes. Pour préserver les dieux familiers, que les prêtres emportaient loin du carnage, les vierges étaient descendues sur le seuil des portes, et pâles, en longs habits blancs d'épousées, elles offraient les lys agonisants de leur chair au rut des soldats qu'affolaient les continences anciennes. Bientôt, dans le sang des virginités défuntes, les jeunes filles râlèrent, mêlant leurs affres a11xspasmes dominateurs; bientôt elles moururent au seuil des portes,autels choisis, et la mort même ne les libéra pas des étreintes inexorables. BibliotecaGino Bianco

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