Entretiens politiques et litteraires - anno II - n. 11 - 1 febbraio 1891

- 47 - de sinécure, continüaient dans leurs feuilles publiques, les propos de taverne entrepris derrière l'Odéon, après des pile;; de soucoupes à l'œil. Au nom de cette entité indéfinissable Libàtè! ils attaquèrent la gloire des batailles, le-luxe et la prospérité du règne, ref'u":-;èrent,en pressant l'opinion, qu'on levàt les impôts utiles à la réfection des armées, et préparèrent avec un soinjaloux,la déchéance de la patrie où ils comptaient se créei' °Lrnesitna!ion, en se proclamant sauveurs. Comprends-tu, vieillard an visage béat, comme tu trempas dans toutes ces bonte,s, conune tn te saiis ù tous ces crimes! Frais et rose cependani-, tu allunies un c:gare et demandes a1'ec inqniétude au ,·a let quel est le menu du ·sq_iret si Lt petite Clara ne t'a point lais~é de lettre au salon d'attente. · · Ce cl rap fin dont tu te pares, cet or que tn caresses d'un doigt ridé dans le. fond du gousset, cet énorme chronomètre que tLt exhibes pour forcer l'admiration Je l'interlocuteur, ne sont vois-tu, que les sùrs stigmates de taperversité. K'étais-tn pas de ceux qni fJroclamaient Lio-érateur clu ler-r-Uoir·e l'odieux Adolphe Thiers, livrant deux provinces et cinq milliards pour succéder ù Bonaparte et s'asseoir· sur le tl'ône de France: Tu applaudis certainement aux massaeres de Sa.tory et déclamas contre les curés, et son tins l'arLiele 7, effaçant des cervelles humaines la t1ossibilité de croire à quelqu'UN qui fùt, plus que toi, éternel et puissant. Maintenant. il_ t'arrive encore de trembler quand le souffle du peuple passe avec le drapeau des grères et le cri de la douleur sociale. Tu feins de t'étonner que ce peuple indignement trompé à ton profit après 48, saigné - par tes ordres en 1871, affamé depuis par l'avarice du capital que tu confirmes malgré toutes les prnmesses de tes programmes - tu feins de t'étonner quand il gronde et grince. Lui ayant ôté tout espoir dans le présent. et détruit sa croyance «nFutnr, tu comptais qu'il se r~signerait enfin au désespoir absolu, uniquement désireux de nourrir ta quiétude, de peüier dans le bagne, d'attendre la mort dans le travail, puisqu'il lui répugne de sortir de la vie avant l'heure naturelle. Or rien ue se passe selon que tu le voulus et le préparas. Bibl'otecaGinoBianco

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