Entretiens politiques et litteraires - anno I - n. 9 - 1 dicembre 1890

- 200 - Vous av<'r.dit nai, et si j'ajoute que seul m'a paru digne de mon plus immédiat intérêt l'art roi de tous les arts, celui qui est le dominateur des hommes et que les dieux eux-mêmes pratiquèrent, la poi'.•sieenfin, vous n'aurer. pa-; de peine à me croire. -Ce sera donc me. idées sut· la poésie et sur les poèl<'s que volis voudrer. avoir? - - C'est cela même. - - Vous n'attendez pas de moi,uneexposilion dogmatique et théorique de la poé:;iç. C'est lit préoccupation der, gent de collè'ge, de cuistre ou de Yersifi<'alcur patenté. , ous en êtes exempt, n'est-cc pas? Pourtant, comme,malgrc tout, la sophistique des (;<·oiesYous em·cJoppe, je serai mal venu à ne vous pas donner une définition que quémande votre attitude. Je Yous la donnerai si large, qu'il ,·ons sera licite d'y faire entrer YOSconceptions particulières et la poésie deviendra pour nous, si Yous Je vouler. bien, l'ar1 <l'enclore d~s symboles en des phrase:; précises, cl d'enfouir des mystères au sein d'images concrètes. - · - Je ne Yois aucune dil'Ilculté à approuver votre dire, quoique le mol mystère me semble trop rngue, et vcuilk. pour moi, être déterminé. - - Ce que je ne pourrai faire; pas plus que je ne puis délimiter par de conecls aphorismes l'ombre ou bien le rêW'. Il est tels mots qni portent leur ('Ompréhension en ruxmêmes et selon l'âme au fond de laquelle ils relentissc11t. Votre observation me fait craindre quïl ne Yons soit rcsl1• un trop Yifsouci des raté~orics anciennes. Ceux qui Yous élevèrent font gésir la pocsie dans de strictes formules: de ce qu'au début elle fuL entourée de lois jalou es, qui -étaient les gardiennes d'un seuil réscrYé, ils ont fini, c·cst une aberration naturelle, pat· prend l'e ces règles pont· l'objet même de la science et celte conception prérnnt encore cher. de très hau Ls e prits : 1ùst-i I pas arri Yé de même en métaphysique oit les facnltés dr l'ùmr. r111piriquc classification cl'abol'cl, on[ acquis une existence :réelle? Grâce ù cet oubli des intentions primordialr,;. on en est anivé, de noire temps, h s'instaurer poète .\. l'aidr d'un traité de versification et d'un dic-lionnaire de rime,;. Tel pratique la ballade et rien n·cst ,·1 redire ;'1 sa composition, seulement il se laisse indifffremrncnl in,;pirer par B1bliotecaGinoBianco

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