Entretiens politiques et litteraires - anno I - n. 9 - 1 dicembre 1890

LESQUATRFEACES A la très· Yénérèc mémoire des poètes qui sont morts misérables cl bafoués. Con11ne, dans la ·salle où avait été servi le diner, neJloUait plus que l'arôme ftcre du café, la fumée ténue des cigat·es, avec un peu le relent des plats ingérés, l'am-- phytrion se renYersa au dossier de son siège et, s'adressant it V. v···, V. v-·· le platonicien, it qui se devait la débandade des cristaux et des porcelaines, car en son honneur s'était célébré le festin, il lui dit : - Certes ..mon cher V. y~--, le seul plaisir de Yous voir après une si longue absence, justifie cette agape intime, cependant nul ne vînt ici et moi-même ne YOUSattendis sans la secrète et bien légitime espérance de vous entendre parler, et nous redire encore sur les hommes et sm· les choses, les si savoureux discours d"autrefois. Ainsi lorsque Socrate Yîtlt au banquet d"Agathon, ce n'était pas l'impatience de le contempler qui excitait les convives émus de le savoir immobile au seuil de la porte, mais bien l'attente de ses paroles. - -- Cc classique souvenir,répondjt V. V'", Hait de tous J~ plus capable de me réjouir et je retrouYe-là votre flatterie coutumière, subtile et ingénieuse. Je n'y puis répondre que par l'acquiescement. Toutefois, nourri des dialogues du diYinmaître de toute philosophie, je ne puis me plic1· à d'imprévus vagabondages oratoires et je Yous. prierai de faire ainsi que C:ebèsou que Phèdre qui demandaient catégoriquement au fils de la sage-lemme des notions précises sur un sujet déterminé. Je ,·ous connais assez pour sa,·oir que parmi les mille sciences que vous ave::(pratiquées il en est une qui yous doit tenir particulièrement au cœur. - BibliotecaGinoBianco

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