Entretiens politiques et litteraires - anno I - n. 3 - 1 giugno 1890

- 70 - à s'enrichir, et que les banquiers prélè,ent trop pour les services réels qu'ils rendent. :.lais voici bien antre chose: entre rélaboration d'un produit et son paiement par le consommateur s'interposent : 1 ° la nécessité d"amortir les capitaux engagés dans l'entreprise industrielle (ce qui est inique, car l'argent transformé on échangé contre une installation clïndustrie ne doit pas être amorti, recréé intact en tant que capital, puisque ce capital argent est représenté par des matériaux produisant des intérêts): 2° en outre de l'amortissement, et quelc1uefoisdissimulé avec lui. l'intérêt de l'argent anrncé, aussi éleYé que possible grflre aux prix de Yente des produits qu·on lance dans le commerce ù nne cote que la conc·nrrence seule fait fléchir; 3° les Yariations dans la Yaleur même de la propriété industrielle, variations dues à des trafics sur la ,:aleur représentatiYe de cette propriété, Yariations qui ont une influence lointaine sur le prix des produits par les facilités ou les dilïicnllés qu'elles créent dans la vente de ces produits: ~0 les variations clans la rnlenr de rargent lui-même, ducs aux trafics purement financiers sur !"ensemble des titres de propriété de lïndustrie en qnf;)stionet de toutes les autres. industries ... Llserait loyal, de trarnilleur ù industriel, que ces rnriationsprofi tassent aux traYailleurs etanx industriels, ponrla quo tepart des mérites de chacun; mais ce:=r;nriationsmème n·ont rien de lo~·alen elles-mêmes;l'industriel profite des gains et pùtit des reYer:=;de fortune, rou nier pfttit des. reYers et ne profite pas de:-;gains; et comme, par retour, les ouuiers sont le plus grand nombre des consommateurs, il se trouve qu'ils ont trarnillé beaucoup pour euxmêmes et que des trafiquants, interposés entre son trarnil et sa consommation, lui ont pris une énorme part de ce travail sans m6riter par leurs sen·ices (réels, je le répète) le prélèvement excessif qu'ils osent exercer. c·est U qu'il faut chercher le remède; mais je n'irai pas plus loin que cette indication; il faut du temps pour établir un ordre économique plus honnête sans houleYerser les systèmes actuel;; qui ont du bon et qu'il suffirail de redresser. Pou1tant j'ose affirmer que le peuple en général n'accueillerait pas aYec bienveillance celui qui aurait le courage de rcclamer de lui la patience el le stoïBibliotecaGinoBianco

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