Entretiens politiques et litteraires - anno I - n. 3 - 1 giugno 1890

91 - Les peintres du ?\ippon furent les traducteurs les plus artistes des 1,éalités naturelles : ils les Yirent dans leurs aspects essentiels et les ont restituées aYectoute la Yivacité de l'impression re<;>ueD. ans leur art, nulle convention, nulle superfluité : le respect absolu du \Tai. Et comme ils ont dùment rendu les harmonies parfaites de la nature ! Les êtres largement esquissés dans leurs traits caractéristiques, les plantes et les arbres, reproduits aYec leurs efflorescences jo_veuses yfrent librement dans des ciels traités, ainsi que les eaux, par des nappes de monochromie r~·thmique, dïmm.atériels dégrndés ou de simples lignes horizontales. :.\lais ils ne purent s'exhausser au delà de cette habile interprétation des extériorités matérielles; même il n'ont point été émus par l'expressiYe mohilité de la figure humaine, par réloquence des physionomies. Les faces de leur personnage, simples schémas monotones ..d'une niaiserie glaciale de signification nulle, sont comme de blafardes poupées surgîssa.nt de somptueux chatoiements d'étoffes. Des détails de costume déterminent seuls le sexe; le pérenne! « habitus>) du masque humain ne se modifie pas suirnnt la Yariété des (raYaux ou des émotions re:,senties. La sensibilité des gens cle\·ant certains spectacles ne s'exprime p,u aucun remuement cletraits et les estampes que peuples plusieurs personnages ne relèYent nullement l'intérêt qui les tient groupés .. Joll\·enceauxet Yierges, que les catalogues nous Youdraient faire croire flirtaDt, ne semblent pas s'émoustiller ou s'a(teudrir. Ils sonLsimplement jumellés dans un côte-it-côte inexpressif. Les peintres du Japon, aux plus talentueuses époques, parYinrent ù mouYementcr fortement les attitudes des personnages, jamais ils n·exprimèrent une âme par un Yisage. Ils se sont complus clans une rndimentaire indication de figures, où les yeux bridés et tirés Yers les tempes, sont mot·ts comme les orbiLres caYes des statnes antiqL1es,ou bien grimpent, clignotants, Yers le front en une tension clotùoureuse, pour une compréhension prohlématique. Les faces n·onLcessé n'être des scl1émas que dans les portraits cl'acteur8 et alors ce n'est p1us la pensée humaine qu'ils y ont enclose, c'est, par des rictus superbement hideux et des contorsions faBibliotecaGinoBranco

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