Entretiens politiques et litteraires - anno I - n. 3 - 1 giugno 1890

92 - rouches, rcxagération grimarante de l'idée et de la sensation, l'hyperbole de la Yie. Enfin, ils ignorèrent la symbolique éloquence de l::i. peinture religieuse on philosophique, et cette inaptitude au grand Art rhèle len r exiguité cérébrale. A cl ire vrai, ce peuplent n'eut ni philosophie, ni religion autochtones; son imagination inféconde-ne lui suggéra mê111epas des rudiments de divinité. Les doctrines de Confucius et le culte de Bouddha lui vinrent de la Chine. ~'ayant ni la dévotieuse intelligence de l'Ji:tre-Principe, ni la prescience des surhumanités et des au-delà, les japonais traitérent toujours la majesté d'un Dieu philosophique aYec une désinvolte insousciance. Leur cerYeau n'avait pas la capacité de l'ldée diYine. Aussi se créèrent-ils un plaisant jardineL de minuscules brimborions cli\·ins aYcc des colifichets sacrés et des attributs d'un symbolisme aisé, petits dieux pour enfants de 5 11 7 ans, joujous mysLiques, totons peu farouches, prétextes à netsckés. Lïdée de Dieu, ù laquelle ils n'accédèrent jamais, ne leur inspira ni les architectures altières, enrnlées géantes Yers Dieu, ni le symbolisme pictural hocateur de Dieu. La sculpture seule, sous l'influence du Bouddhisme triomphant,, s·éleYa, dans quelques œuues primitives, it la représentation dela Majesté divine. Le Bouddha du temple de l\ara et celui de Kamakoura sont les uniques monuments suggérés par l'idéal philosophique et religieux. Tôt, d'ailleurs, les statuaires, rétrécissant leurs conceptions, se rabaissèrent aux grues, aux hrùle-parfums et aux portebouquets, où la prodigieuse habileté artistique de la race se trouYai t plus ~1 l',1ise. Ce serait d'un pédantisme suranné d'instaurer dans l'art des catégories et de renouYeler la sotte subordination del' Art commun au grand Art, mais cela dénote une déprimation de cerYeau bien -grande, qu'un peuple n'ait pas eu, parmi ses artistes si magnifiquement doués, u11 seul peintre capable de représenter, par delà la matérialité· des couleurs, lïmmatérialité d'une idée et l'éloquence d'un symbole. Combien l'Art japonais n.pphralt étriqué et mesquin en face de cette émouYante toile « Inter fl'atitJ'am et A1'tes » qt1eM. Puvis de Chavannes expose en ce moment au palais du Charnp-de-i\Iars ! Tous les personnages, yj_ BibliotecaGino Bianco

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