Entretiens politiques et litteraires - anno I - n. 3 - 1 giugno 1890

85 - Demeuré au palais impérial, il en expédia ses courriers. donna audience aux dignitaires qui vinrent prêter serment. Puis, quand les nouvelles des provinces parurent rassurantes, il distribua les charges à ses amis et ù ceux des parents qui approuvaient sa politique. • Entre tous il aimait son frère lsaac, qui mangeait à sa table et ne se séparait guère de lui; il !"honora du titre et des insignës du Sébastocrator. Axuque, un esclave né chez les Turcs, élevé parmi eux et pris dans Nicée lorsque ·cette ville échappa ù la domination perse, connut aussi .la faveur du jeune souverain. Ayant partagé ses _ieux d"enfance, il était devenu peu à peu le plus cher des domestiques cubiculaires qui, appelés par leur ministère, aux soins très intimes du prince. acquéraient vite par lù même les secrets et la confiance du maître. Les gens aimaient Axuque, très libéral, prodigue même. , Ces deux personnages commenc~rent ù régir l'Etat. L'an n'était pas encore réYolu qu'Anne Comnène tentait de ressaisir le pouvoir. Des affidés corrompirent les gardes de l'hippodrome Philopation où l'empereur passait la nuit. Les conjurés attaqueraient en armes ses serviteurs, et lui-même, à l'heure du profond sommeil. Anne Comnène. Bryenne fondèrf'nt leur dernier espoir en ce dessein. Bryenne moins ambitieux, plus sceptique snr la Yaleur des choses de gloire, mollissait, trouvait inutile d'encourir la sévérité de son beau-frère contr::iint de venge1' aYec éclat un pouvoir récent et mal a suré, si le succès n'anohlissait pas leur tentntive. Anne fat l'âme directrice dn -complot. Elle ne tolérait point le triomphe dé!initif de Jean, l'ingratitude et l'injustice de l'empereur défunt qui avait tout accordé au droit du mâle sans déférence pour les qualités plus solides et plus éleYées de l'intelligence. Elle ne pardonnait pas surtout ;'1 çe frère l',wortement clïntriguessilongues,si difficiles ou 11mpératrice, le César, la Cœsarrissa elle-même, arnienL été joués avec leurs partisans, leurs aniis, malgré leurs richesses et le prestige de leurs talents. li fallait une rernnche. Anne Comnène répandit l'or ,·1 profusion, excita les cupidités et les Yues ambitieuses des jeunes officiers, de quelques prêtres. On gagna même certaine partie du peuple. L'ancienne cour, dévote pour Irène, prêta l'appui BibliotecaGinoBianco

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