Entretiens politiques et litteraires - anno I - n. 3 - 1 giugno 1890

- 86 - de son ant0rité cl de ses trafülions. :.\Ialheureusement, Bryenne ne montrait pas l'énergie indispensable ù un chef de parti. Quand l'excitation tles conjurés atteignit un degr(' d'efferYescence fayorable ù. l'accomplissement du projet, le César, au lieu de les conduire au but, crut prudent d'atermoyer. d'hésiter, de chercher des garanties plus sùres de la réui.sile . .\.nne maudissait son sexe, cette malignité tlc la nature qui, après l'aYoir pri,·ée du trône bien que son aînesse l'y portftt, l'empêchait de prendre le commandement effectif du complot. Constamment elle querellait Bryenne sur sa timidité. :.\lais. par respect pour les mœurs introduites au palais sous le règne précédent, il lui fallait restreindre son action entre les murs du gynecée et de:. chapelles impériales. La princesse souffrit la torture : son ambition, son orgueil, sa haine allaient faillir ù se satisfaire, tout soi-même enfin qui subirait la défaite irrémé-- diable. li en fuLainsi. L'ardeur des conjurés s'épuisa clans une Yaine attente. Les gardes achetés par les largesses eurent le temps de se dégriser de leur premier enthousiasme. l,n matin. après un essai maladroit, !"empereur apprit le crime de sa sœur et clu César. Le chroniqueur rapporte qu'à cette nouYelle, .\nne Comnène furieuse s'ewporta en paroles obscènes contre la faiblesse du mari. Elle accus,ut tout haut la nature d'ayoir donné à son âme virile la forme et le sexe ll"un étrc de passiYité. tandis que Bryenne ,wcc son esprit féminin et timide portait le signe physique d'une Yirilité menteuse. On ne peut traduire exactement le texte grec tant les termes en sont crus. Cela laisse penser !"horrible rage oü se perdit la princesse pour qu"ellc manc1uât ainsi ù. la dignité de son rang, à !"étiquette, à sa chasteté d'épouse par des paroles publiques. La Yie d'apparat Yenait de prendre fin, pour jamais détruite et sans espoir de succès autre. Les messagers de l'empire lui annoncèrent qu'on la punissait par la conlis- <.:ationde ses biens. Le monasLèl'eetlapauneté lui allaientils échoir? PAUL A.D.\'1. BibliotecaGino Bianco

RkJQdWJsaXNoZXIy MTExMDY2NQ==