Entretiens politiques et litteraires - anno I - n. 3 - 1 giugno 1890

- '72 - Que les ou uicrs tiennent compte de cc qui se passe tons les jours dans les chantiers e1wahis dïtalicns cL d'allemands; qne serait-cc si les étrangers pouYaienls'arrogerun droit créé par nous pour nous rédamcr leur pari de tranlil, nos huit heures accomplies! .\près la guerre de '70, j'ai YUde quelle façon les ouHiers d'une grande ville de l'Est recernient des om-rins alsaciens : « QuïJs restent chez eux, nous sornm.Js déjù bien assez ... » et les injures, et les reproches de Yi\Te de pommes de lerre; si la grande senliment.1lité palriotic1ue n·an,il dominé tout, maun1is pa1'li eùt été fait ù ceux qu·on nppelail « tètes canées», comme les purs allemands. ôi de tels conflits pournient menacer, on s·apen·euail que les grnndes nations de l'Europe sont de~ organismes trop homogènes, trop indi \'itlués pour se laisser fondre les nns clans les autre~. On reconnailrait, trop tard penl-ètre, que les races existent.<'ohésh·es, trop différentes dans leur en,;emble pour êt1·c fusionnées ou mème comparées. Et nous, Fran(.'ais, gallo-romains, nons comprendrions enfin que nous sommes les dcl'lliers représentants de la Yieille romanité, et nous lutterions enc-oreune fois contre tout le ;·este, car, Dieu merei ! nous ,l\'ons encore trop de Yitalité pour nous soumettre définilirnmenl et sans résistance ,·l des races qni, en somme, ne nous Yalent ni par la générosilé, ni par le génie, ni par la sincérité, ni par la tolérance. (Ces qualités sont aujourclîrni moins apparente::; qu'elles ne furent, mais qu'on voyage un peu .'t l'étranger! et si quelque vertu isolée se rencontre plus grande chez tel ou tel voisin, qu'on cherche le Yoisin en possédant autant que nous.) Enfin, le jour où nous sentirons profondément que nous sommes la France, et qne notre existence est importante - car elle garantit, plus que celle de toute autre nation, la ch'ilisalion latine et chrétienne; - nous retrouverons la tradition perdue depuis Louis XlY du rôle prépondérant et admirable que nous deYons tenir pour exister. Sans doute, le peuple français ignore ces traditions que rien ne lui apprend, que trop clïntéressésluiclissimule 01 t; il ne sait pas assez ce qu'il est: le peuple, chair de la naBibliotecaGino Bianco

RkJQdWJsaXNoZXIy MTExMDY2NQ==