B. LAZITCH peine fut commuée en dix ans de prison, c'està-dire la mort lente, mais sûre, dans les camps staliniens. EDWARDGYLLINGfut ministre des Finances dans le Conseil révolutionnaire de janvier 1918; c'est lui qui signa le traité soviéto-finlandais du l"r mars 1918, à Pétrograd, avec Lénine, Trotski et Staline. Réfugié en Russie, il participa à la direction du P.C. finlandais jusqu'à son arrestation inexplicable. EERO HAAPALAINENc,ommandant en chef de la Garde rouge et ministre de la Guerre dans le gouvernement révolutionnaire, subit le même sort que ses compagnons en Russio soviétique, ainsi qu'un autre fondateur du Parti, JuKKALETOSAR,et plusieurs autres dirigeants (dont parle A. Tuominen dans le chapitre consacré à Otto Kuusinen). Les trois partis communistes ayant été interdits dans les pays Baltes, plusieurs de leurs chefs s'installèrent en U.R.S.S. et occupèrent de hautes fonctions dans l'appareil central du Comintern. Dès les débuts, plusieurs militants baltes furent étroitement associés soit au secteur secret (OMS), soit à l'organe policier (Commission de contrôle du Comintern). Tel fut le cas notamment d' Anvelt, chef du P.C. esthonien, et d'Angaretis, chef du P.C. lithuanien. JANANVELTfigurait sur la liste des membres de la Commission internationale de contrôle élue au VI" Congrès, en 1928, et fut réélu en 1935 au VIIe Congrès, époque où Staline avait éliminé tous les opposants et n'avait conservé que des « staliniens » éprouvés à la direction du Comintern. Tuominen parle de lui en ces termes : « Au début des années 30, il avait tenu des postes de direction au Comintern. Il était à cette époque le président de la Commission de contrôle, c'est-à-dire le numéro un du Tribunal communiste international, longtemps domaine réservé en priorité aux Baltes. Il pouvait aussi être considéré comme chef du Guépéou du Comintern, car on l'avait chargé de rechercher les déviationnistes politiques dans les partis communistes, de déceler les crimes contre la discipline du Parti et les affaires d'espionnage. Sa puissance était grande, parce qu'il avait le droit de porter contre tous les partis des accusations sinistres qui pouvaient être mortelles ( ...). C'était donc à tout point de vue un homme dangereux. Aussi la question de sa liquidation fut-elle débattue au cours de la séance du Présidium du Comintern comme une affaire courante. On annonça simplement qu'il Biblioteca Gino Bianco 341 avait participé à des entreprises nuisibles aux Soviets et qu'il avait fait beaucoup de mal pendant vingt ans 30 • » Mais sa liquidation entraînait automatiquement celle du Comité central du P.C. esthonien tout entier, comme l'indique Tuominen : « En même temps, on déclara que tout le Comité central du P.C. esthonien était lui aussi compromis. Le bras droit d'Anvelt, Alass, s'occupait des affaires matérielles du Parti esthonien, dans un petit bureau proche du bureau finlandais ( ...). Trois ou quatre autres dirigeants esthoniens furent arrêtés en même temps que lui 31 • » L'un de ceux-ci était HANS PoGELMANs,eul Esthonien présent au congrès de fondation du Comintern en 1919, membre du Comité exécutif d'abord et de la Commission internationale de contrôle ensui te pour de nombreuses années, réélu au VP Congrès en 1928. Arrêté pour « déviation nationaliste esthonienne », il fut exécuté en 1938 32 • Le même sort fut réservé à la direction du P.C. lithuanien où ZIGMASALEKSAA.NGARETIS était le plus connu, pour avoir été au lendemain d'octobre 1917 commissaire adjoint des questions lithuaniennes au commissariat des Nationalités, dirigé par Staline, et ensuite commissaire à l'Intérieur dans le gouvernement communiste lithuanien en 1918-1919. L'un des principaux « policiers » de l'appareil du Comintern, Angaretis fut élu régulièrement à la Commission de contrôle aux congrès de 1924, 1928 et 1935, il participa donc à toutes les épurations ordonnées par Staline contre les « déviationnistes ». Lorsque la grande purge fut déclenchée, il était au premier rang des accusateurs, comme le souligne dans ses souvenirs un communiste yougoslave, installé à Moscou à cette époque : « Le président de la Commission yougoslave pour l'épuration fut Angaretis, président de la Commission internationale de contrôle 33 ... » Mais lui non plus ne fut pas épargné plus tard et sa liquidation entraîna celle de toute la direction du P.C. lithuanien : « Il fut accusé d'espionnage et arrêté, ainsi que les autres membres du Comité central du P.C. lithuanien. Ils étaient tous accusés d'être aux ordres du dictateur semi-fasciste de la Lithuanie : Smetona u. » 30. A. Tuomlnen, op. cil., p. 208. 31. A. Tuomlnen, op. cit., p. 209. 32. Aperçu de l'hiatoire du parti communiste tathonif'n, l" partie, Talllnn 1961, p. 82. 33. B. Maslarltch : Moakva - Madrid - Moakva, Zugreb 1952, p. 43. 34. A. Tuomlnen, op. cil., p. 210. "
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