180 . cela chaque jour et il est bon qu'elles n'y prêtent aucune attention, sinon ce ne serait pas une vie, mais le diable seul sait quoi. Arkadi Sémionovitch s'arrêta loin du quai, là où se trouvait le monument à Maxime Gorki : « L'auteur de L' Annonciateur de la temp2te », remarqua Arkadi Sémionovitch. Il posa la valise à ses pieds et regarda le navire. Le bateau était immense et calme. Tout à coup, dans cette matinée à Ialta, un son intense de baryton se répandit sur le quai désert et sur toute la mer. C'était le Rossiia qui annonçait son départ et qui démarrait doucement, puis prenait de la vitesse après avoir contourné la jetée. Plus il s'éloignait, plus Arkadi Sémionovitch se sentait dispos. Il se redressait littéralement, il se décon- ... .. ··siblioteca-Gino Bianco UN CONTE SOVIÉTIQUE tractait et enfin il sourit en accompagnant du regard le navire qui filait vers Eupatoria. « Grâce à Dieu, je m'en suis tiré! Quelle chance ! », se dit doucement Arkadi Sémionovitch. Il savait bien que maintenant venaient des temps tout à fait nouveaux, qu'il ne pouvait plus y avoir désormais de lettres anonymes, ni de dénonciations mensongères,' et que rien ne devait le faire trembler de peur, mais la peur était si fortement ancrée en lui qu'elle écrasait la moindre trace de bon sens, et Arkadi Sémionovitch dit encore une fois, cette fois à voix haute : - Quelle chance! SERGE V ORONINE. ( Traduit du russe) • ,
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