DOCUMENTS notre ancien programme, la nature du capitalisme et de la société bourgeoise a été justement caractérisée, abstraction faite de l'appellation inexacte de « Parti social-démocrate», dans les termes suivants : (Ici le programme communiste de 1919 reproduit textuellement le texte social-démocrate de 1903 à partir du quatrième alinéa commençant par: « La production marchande fondée... » et jusqu'à la fin du douzième alinéa: « ... pour autant qu'elles adoptent le point de vue du prolétariat». Mais l'expression « parti communiste international » est substituée à « socialdémocratie internationale », ce qui prouve bien que les deux expressions étaient interchangeables.) Le processus de concentration et de centralisation du capital, en supprimant la libre concurrence, a abouti, au début du xxe siècle, à la création de puissants monopoles capitalistes - syndicats, cartels, trusts - qui ont pris une importance décisive dans la vie économique tout entière. Il a amené également la fusion du capital bancaire avec le capital industriel, parvenu au point extrême de concentration, et une exportation massive du capital à l'étranger. Les trusts, en englobant des groupements entiers de puissances capitalistes, ont entrepris le partage économique du monde, déjà distribué territorialement entre les pays les plus riches. C'est cette époque du capital financier, exacerbant fatalement la lutte entre les Etats capitalistes, qui constitue l'époque de l'impérialisme. De là résultent inévitablement les guerres impérialistes, guerres pour les marchés, les sphères d'influence du capital, les matières premières et la main-d'œuvre, c'est-à-dire pour l'hégémonie mondiale et pour l'assujettissement des peuples petits et faibles. Telle est bien, en effet, la première grande guerre impérialiste, celle de 1914-1918. Le niveau extrêmement élevé atteint par le développement du capitalisme mondial en général ; la substitution du monopolisme capitaliste d'Etat à la libre concurrence ; la formation, par les banques et par les syndicats de capitalistes, d'un appareil permettant à la société de régulariser la production et la distribution des produits ; f, uis, tous phénomènes en rapport direct avec extension des monopoles caritalistes, l'augmentation du prix de la vie et 1oppression de la classe ouvrière par les syndicats patronaux, l'asservissement de cette classe par l'Etat impérialiste et les difficultés gigantesques de la lutte économique et politique du prolétariat ; enfin, les horreurs, les ruines, les calamités issues de la guerre impérialiste, tout cela a rendu inévitable la faillite du capitalisme et la transition à un type supérieur d'organisation économique et sociale. La guerre impérialiste n'a pu se conclure par une paix équitable, ni même par une paix tant Biblioteca Gino Bianco 291 soit peu stable entre les Etats bourgeois. Au degré de développement atteint par le capitalisme, la guerre s'est transformée et se transforme infailliblement sous nos yeux en guerre civile des masses laborieuses exploitées, conduites par le prolétariat, contre la bourgeoisie. La pression croissante du prolétariat, et surtout ses victoires dans certains pays, renforcent la résistance des exploiteurs et les poussent à créer de nouvelles formes d'associations internationales de capitalistes (Société des Nations, etc.), qui, en organisant à l'échelle mondiale l'exploitation systématique de tous les peuples, font porter leurs efforts immédiats sur l'écrasement direct des mouvements révolutionnaires du prolétariat dans tous les pays. Tout cela conduit infailliblement à combiner, avec la guerre civile à l'intérieur des différents Etats, les guerres révolutionnaires, tant des pays prolétariens obligés de se défendre, que des peuples opprimés secouant le joug des puissances impérialistes. Dans ces conditions, les formules du pacifisme : désarmement général sous le régime capitaliste, tribunaux d'arbitrage, etc., sont non seulement une utopie réactionnaire, mais encore une véritable duperie des travailleurs destinée à désarmer le prolétariat et à le distraire de sa tâche, qui est de désarmer les exploiteurs. Seule, la révolution prolétarienne communiste peut tirer l'humanité de l'impasse créée par l'impérialisme et les guerres impérialistes. En dépit des difficultés et des échecs temporaires, en dépit des vagues momentanées de la contrerévolution, la victoire définitive du prolétariat est fatale. Cette victoire de la révolution prolétarienne dans le monde exige, de la part de la classe ouvrière dans les pays avancés, la confiance la plus absolue, l'union fraternelle la plus étroite et l'unité la plus grande dans l'action révolutionnaire. Ces conditions exigent une rupture décisive de principe et une lutte implacable avec cette perversion bourgeoise du socialisme qui a triomphé dans les milieux dirigeants des partis socialdémocrates et socialistes officiels. Cette perversion revêt, d'une part, la forme de l'opportunisme et du social-chauvinisme, socialisme en paroles, chauvinisme en fait, qui masque, sous couleur de défendre la patrie, la défense des intérêts rapaces de la bourgeoisie nationale. Ce phénomène général s'est manifesté en particulier pendant la guerre impérialiste de 1914-1918. Dans les pays capitalistes avancés, le pillage des colonies et des peuples faibles permet à la bourgeoisie, grâce au surprofit ainsi obtenu, de placer dans une situation privilégiée et d'acheter les couches supérieures du prolétariat, de leur assurer, en temps de paix, une existence supportable de petits bourgeois et de prendre à son service les chefs de ces couches. Les opportunistes
RkJQdWJsaXNoZXIy MTExMDY2NQ==