292 et les social-chauvins, passés au service de la bourgeoisie, sont les ennemis directs du prolétariat, en particulier aujourd'hui, où, alliés aux capitalistes, ils répriment par les armes le mouvement révolutionnaire du prolétariat, aussi bien dans les autres pays que dans le leur. La perversion bourgeoise du socialisme revêt, d'autre part, la forme «centriste», tendance qu'on observe également dans tous les pays capitalistes et qui oscille entre le social-chauvinisme et le communisme, tout en conservant une unité organique avec la première et en tentant de ressusciter la IIe Internationale qui a fait faillite. Le seul guide du prolétariat dans sa lutte pour l'émancipation est la IIIe Internationale, l'Internationale communiste, dont le parti communiste russe est une des sections. Cette Internationale a été créée, en fait, par la constitution dans une série de pays, en particulier en Allemagne, de partis communistes comprenant les éléments véritablement prolétariens des anciens partis socialistes ; elle a été fondée, en droit, en mars 1919, lors de son premier Congrès, tenu à Moscou. L'Internationale communiste, qui recueille les sympathies croissantes des. masses prolétariennes de tous les pays, ne se borne pas à revenir au marxisme par sa dénomination ; par tout son contenu doctrinal et politique, par tous ses actes, elle réalise la doctrine révolutionnaire de Marx, purifiée de toutes les perversions de l' opportunisme bourgeois. Pour concrétiser les tâches de la dictature du prolétariat appliqu~e à la Russie, dont la caractéristique essentielle est _lapr~dominance numérique des couches petites-bourgeoises, le parti communiste russe les définit comme suit : Politique générale 1. La république bourgeoise, même la plus démocratique, a beau se couvrir des principes sacrés de.la volonté populaire, nationale, en dehors de toute considération de classes, elle est toujours inévitablement demeurée en fait, par suite de la persistance de la propriété privée sur la terre et les autres moyens de production, la dictature de la bourgeoisie, c'est-à-dire une machine permettant à une poignée de capitalistes d'exploiter et d'opprimer l'immense majorité des travailleurs. Au contraire,· la démocratie prolétarienne ou soviétique a fait des organisations groupant précisément les masses des classes opprimées par le capitalisme, prolétaires et paysans les plus pauvres ou demi-prolétaires, c'est-à-dire l'immense majorité de la population, la base constante et unique de tout l'appareil étatique, local et .central, de bas en haut. Par là même, l'Etat soviétique a réalisé, entre autres, dans des proportions incomparablement plus grandes que nulle part ailleurs, l'autonomie locale et régionale, sans aucune autorité nommée d'en haut. Biblioteca Gino Bianco LE CONTRAT SOCIAL La tâche du Parti consiste à travailler inlassablement à la mise en pratique effective et complète de ce type supérieur de démocratie, qui exige pour fonctionner régulièrement une constante élévation du niveau de culture, de l' organisation et de l'esprit d'initiative des masses. 2·. A l'inverse de la démocratie bourgeoise, qui dissimule le caractère de classe de l'Etat bourgeois, le pouvoir soviétique reconnaît ouvertement le caractère de classe que revêt inévitablement tout Etat, tant que n'a pas disparu complètement la division de la société en classes en même temps que tout pouvoir étatique. L'Etat soviétiqûe, par sa nature même, tend à réprimer la résistance des exploiteurs, et la Constitution soviétique, partant du fait que toute liberté est une dupe_rie si elle empêche le travail de s'affranchir du joug du capital, n'hésite pas à priver les exploiteurs de leurs droits politiques. La tâche du parti du prolétariat consiste à continuer -sans faiblir d'écraser la résistance des exploiteurs, à combattre par sa propagande les préjugés profondément enracinés sur la valeur absolue des droits et libertés de l'idéologie bourgeoise et à expliquer en même temps que la privation des droits politiques et toutes autres restrictions de liberté sont nécessaires, exclusivement à titre temporaire, pour empêcher les exploiteurs de défendre ou de rétablir leurs privilèges. A mesure que ·disparaîtront les circonstances de fait qui rendent possible l'exploitation de l'homme par l'homme disparaîtra la nécessité de ces mesures temporaires que le Parti s'efforcera de restreindre avant de les rapporter complètement. 3. La démocratie bourgeoise se bornait à étendre de façon. purement formelle les droits et libertés politiques tels que le droit de réunion, d'association, la liberté de la presse, à tous les citoyens également. En réalité, la pratique administrative et surtout la servitude économique des travailleurs ont toujours mis ces derniers, sous le régime de la démocratie bourgeoise, dans l'impossibilité d'user tant soit peu largement de ·ces droits et libertés. · Au contraire, la démocratie prolétarienne, au lieu de faire une déclaration formelle des droits et libertés, les met en fait à la disposition avant tout et .surtout de ces mêmes classes de la population qui étaient opprimées pàr le capitalisme, c'est-à-dire du prolétariat et du paysannat. Pour cela, le pouvoir des soviets enlève à la bourgeoisie ses immeubles, ses imprimeries, ses stocks de papier, et~., pour les mettre à la complète disposition des travailleurs e~ de leurs organisations. La tâche du Parti consiste à faire jouir des droits et libertés démocratiques des masses toujours plus grandes de la population laborieuse et à multiplier les conditions matérielles qui autorisent cette jouissance.
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