Le Contrat Social - anno IV - n. 3 - maggio 1960

164 E. « Libertés » touristiques « Vous croyez vraiment que chez nous chacun demande à la police ce qu'il faut dire et faire ? Je vous invite en URSS, nous avons nos touristes... » ( entretien avec des syndicalistes communistes français le 31 mars). Les restrictions apportées à la libre circulation des citoyens soviétiques, tant à l'intérieur qu'à l'étranger, sont caractéristiques de la conception très particulière que l'on se fait en URSS des libertés civiles. Toute personne de plus de seize ans habitant la zone administrative de Moscou ou Léningrad (rayon de 100 km.) et de Kiev (50 km.), ainsi que les régions frontières, doit être en possession d'un passeport intérieur. Il en est de même pour les travailleurs employés à des chantiers de construction, dans des fermes d'État ou dans les transports. Les personnes qui ne possèdent pas de passeport intérieur (les kolkhoziens par exemple) ne peuvent pas résider dans une zone urbaine à moins d'une permission spéciale (pour visite à des parents) qui n'est accordée que pour 5 jours au plus. Les catégories astreintes au passeport ne peuvent se déplacer plus de 24 heures en dehors de leur périmètre de résidence à moins d'un visa de la milice qui est porté sur le passeport. Les sanctions pour infraction à ces règlements viennent d'être renforcées 17 • 17. Bulletin du Comité exécutif du Soviet de la ville de Moscou, II juin 1958. Biblioteca Gino Bianco L'EXPÉRIENCE COMMUNISTE Les déplacements à l'étranger sont soumis à une autorisation discrétionnaire. Il y a cent ans - avant l'abolition du servage - 275.000 touristes russes avaient obtenu des passeports J?Ourl'étranger 18 • En 1958, le nombre des « tounstes » soviétiques ayant visité les pays occidentaux n'a pas dépassé 30.000 dont 15.000 environ par le canal des croisières organisées. (977.ooo français ont passé leurs vacances à l'étranger en 1957 - ce chiffre ne comprend pas les déplacements pour affaires.) * ,,. ,,. Il serait faciled'allonger la liste des comparaisons entre la réalité soviétique et les déclarations officielles. La mauvaise foi des dirigeants qu'elles mettent en lumière nous renseigne davantage sur la nature du régime que le.retard des moyennes de production ou des mveaux de vie. On ne peut faire grief à quelqu'un d'être moins riche ou moins industrieux tant qu'il a le respect de la vérité. A la longue liste des cadeaux et souvenirs de voyage, Khrouchtchev aurait pu ajouter un nouveau dicton, français celui-ci : « A beau mentir qui vient de loin. » B. AUMONT. 18. Aperçu de l'histoire des finances de la Russie, Moscou 1954, p. 65. ,

RkJQdWJsaXNoZXIy MTExMDY2NQ==