B. AUlvfONT pelons qu'en France la superficie moyenne par habitant est actuellement de 18 m2 • · Si les loyers sont très bas dans les immeubles de l'État (1,32 rouble par m2 = o,66 NF), c'est parc~ que l'Etat prend à sa charge la plus grande partie des coûts réels. A Moscou, on estime à 3 roubles (1,50 NF) la subvention que l'État paie par mètre carré de logement pour les frais d'exploitation et d'amortissement des immeubles10 • Ce déficit est en définitive répercuté sur le contribuable. D'autre part, en raison de la crise du logement et de la survivance de maisons appartenant à des particuliers (environ le tiers du tot~), certaines catégories de la population sont obligées de se loger, en sous-location, à des ta~ifs de marché noir. Au IIIe Congrès des écrivains, Khrouchtchev a cité le cas d'un ouvrier obl!gé de payer u~e _chambre 200 roubles par mois chez un particulier, alors que son salaire mensuel ne dépassait pas 600 roubles 11 • B. Conditions de vie « Le niveau de vie du Soviétique sera bientôt le plus élevé du monde » ( déclaration à la télévision le 2 avril). Au point de vue « confort » et alimentation, les indications qui précèdent montrent que les niveaux de vie en URSS ne sauraient se comparer avec ceux de la France. Mais les écarts sont tout aussi. marqués dans la prodqction des biens de consommation durables. La production soviétique de réfrigérateurs en 1958 a été de 359.000 unités contre 600.000 en France 12 • La France produit 1.200.000 motocycles par an, l'URSS 400.000. Le parc de voitures français dépasse 6 millions d'unités, celui de l'URSS est inférieur à 4,3 millions. La production française de voitures légères a été de 738.000 unités en 1957, celle de l'URSS de 122.200 en 1958. L'infrastructure sociale révèle un retard soviétique bien connu. On compte un point de vente pour 410 consommateurs en URSS contre 54 en moyenne en France. Le réseau rou_tjersoviétique en 1958 atteignait 1.442.000 ~- dont 58.800 seulement de routes empierrées avec liant ou revêtement hydrocarboné, en béton, en ciment ou pavées, contre un total de 1.156.000 km. en France dont 443.200 à revêtement dur 13 • 10. Novy Mir, n° 10, 1959, p. 211. II. Pravda, 24 mai 1959. 12. Pour la télévision, en revanche, l'écart est insignifiant: on compte un poste récepteur pour 64 habitants en France (1957) et 68 habitants en URSS (1958). Le développement de la T.V. en URSS compense l'insuffisance des salles de cinéma. A Moscou, pour une population de 4,8 millions d'habitants, on disposait en 1956 de 138.000 places de cinéma contre 257.000 places à Paris, non compris les salles de patronage (2,8 millions d'habitants) en 1957, soit 1 place pour 35 habitants à Moscou et I place pour II à Paris. 13. Nations unies: Bulletin annuel de statistiques de transports, 1959. BibliotecaGino Bianco • 163 C. Législation sociale La législation sociale soviétique, que la propagande présente comme la plus avancée du monde, manifeste par rapport à la législation française une infériorité marquée. En voici quelques exemples : - Le salaire minimum garanti n'a été institué en URSS qu'à dater du 1er janvier 1957. Depuis lors il reste fixé à 270 roubles dans les localités rurales (soit 13.500 francs par mois en 1957 ou 75 francs de salaire horaire minimum) et 300 roubles dans lès villes. On prévoit un relèvement du salaire minimum d'ici 1962 à 400450 roubles (1,22 NF l'heure contre 1,60 NF en France en 1960). - Les allocations familiales ne sont versées en URSS qu'à partir du quatrième enfant ~t, dans ce cas, l'allocation est très faible (40 roubles par mois, soit l'équivalent de 20 NF) 14 • . - Le remboursement des médicaments, en dehors du séjour en clinique, n'est prévu que pour le traitement de la malaria et des maladies vénériennes (déclaration du ministre de la Santé publique de l'URSS au Soviet suprême le 7 février 1957) 15 • - La durée moyenne des vacances payées en URSS, qui est actuellement de 12 jours ouvrables, est inférieure à celle qui est fixée légalement en France (3 semaines). Les bons de séjour dans les maisons de repos ne sont à la portée que d'une petite minorité de convalescents, car en supposant même une rotation permanente des bénéficiaires et une moyenne de 2 semaines de séjour, le total qui pourrait être annuellement hébergé par ces maisons de repos ne dépasserait pas 4,2 millions sur un effectif total de 60 millions d'ouvriers et employés (familles non comprises). D. Facilités d'instruction « Nos étudiants font leurs études gratuitement et reçoivent une pension de l'État>>- (déclaration à la télévision le 2 avril). La gratuité de l'enseignement supérieur en URSS n'a été rétablie qu'en 1956, mais elle n'est que partielle car la bourse octroyée par l'État (350 roubles par mois) ne suffit guère à couvrir que la moitié des frais de l'étudiant. Nous avons sur ce point non seulement des témoignages précis recueillis par les étudiants français en séjour dans les universités soviétiques, mais encore une déclaration de Khrouchtchev précisant qu'à Moscou 30 à 40 % des étudiants seulement sont d'origine ouvrière ou paysanne 16 • 14. Au 1er janvier 1960, un ménage avec quatre enfants à Paris touche 224 NF d'allocations familiales (314,79 NF si la mère ne travaille pas). 15. Pravda, 21 septembre 1958. 16. Ibid.
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