250 favorable pour leur avenir ». Afin d'échapper rapidement à la misère, les pays arriérés _ne ·doivent pas avoir de parlements bourgeois niais une forme particulière de pouvoir fort, qui agisse vite et avec résolution. Le type d'un pareil pouvoir a été découvert par l'histoire et révélé .au monde sous les traits du parti communiste de!Russie. Les succès sans précédent remportés en quarante-deux ans, ainsi que ceux des partis frères du « système socialiste mondial », témoignent que cette forme de pouvoir est seule capable de résoudre les problèmes techniques et économiques les plus ardus. En 1926, ces partis étaient au nombre de 27 dans le monde; en 1939, il y en avait 43 ; il en existe actuellement 7 5, qui groupent un effectif de 33 millions de membres. Dans les pays arriérés, la prise du pouvoir par le parti communiste ou, dans une première phase, par un parti similaire, représente le commencement du salut et le début d'une vie nouvelle. Les tâches d'un pouvoir de ce type sont déjà fixées par une expérience irréfutable. Il doit décréter la socialisation des principaux moyens de production et, une fois maître absolu, développer l'économie suivant les recettes prescrites par l'Union soviétique. Les pays arriérés obtiendront par cette politique ce dont ils ont besoin, grâce à un rythme de développement économique beaucoup plus rapide que sous le capitalisme. En 1957, le niveau de la production industrielle des pays socialistes était 4,5 fois supérieur à celui de 1937, alors que pendant la même période il ne s'était accru .que de 2,5 fois dans les pays capitalistes. Ces chiffres sont donnés p. 122 et à la p. 152 on nous dit qu'en vingt ans les pays socialistes ont accru leur production industrielle de 8,6 fois, contre 2 fois pour les pays capitalistes. Parmi les démocraties populaires, c'est l'Albanie qui tient la tête, avec une augmentation de production de 14,6 fois depuis 1937... La référence à l'Albanie montre combien il est absurde de comparer la «cadence» d'un pays arriéré, parti de zéro, avec celle de pays jouissant depuis longtemps d'un niveau élevé de production et qui ne peuvent évidemment pas la multiplier par 14,6 à bref délai. Dans sa glorification de la politique économique soviétique, le recueil fait état d'une autre supériorité par rapport au capitalisme : les crises inévitables et tous les défauts inhérents à c?1ui-ci ne lui permettent pas de promettre aux peuples un accroissement de la production constant et à longue échéance. Au contraire, 1a planification de l'économie par les méthodes soviétiques, réalisée par un parti communiste fort et défi- . . , . mnvement ancre au pouvoir, assure une perspective de progrès ininterrompu. * ,,. ,,. Le recueil ne souligne pas· suffisamment, parmi les avantages de la politique étrangère soviétique, Biblioteca Gino Bianco LE CONTRAT SOCIAL le fait qu'elle peut être facilement assimilée et c:loit .obtenir le plus franc succès dans les pays arriérés · qui apparaissent aujourd'hui sur la scène mondiale. Le succès sera d'autant plus grand que le pays considéré se trouve plus en retard sur le plan matériel et culturel. Cet aspect de la politique soviétique, conforme à la doctrine, est parfaitement clair: si l'on examine avec quel bagage les différents .partenaires ont adopté le système dit « socialiste ». L'Allemagne orientale et la Tchécoslovaquie jouissaient avant · la guerre d'un niveau élevé de développement économique. Ce niveau était nettement -inférieur en Pologne et en Hongrie ; il était extrêmement bas en Roumanie, eri Bulgarie, en Albaniè, sans même parler de la Chine, du Vietnam ou de_la Mongolie. L'ouvrage indique que ces contrées essentiellement paysannes, presque privées d'industrie, portaient manifestement l'empreinte de l'époque féodale et précapîtaliste. Or, malgré l'absence de la préparation matérielle et culturelle que les pays avancés doivent au capitalisme, ces régions peu ou pas développées sont rapidement devenues «socialistes». Ainsi, la Bulgarie est présentée comme «en train d'achever» l'édification· d'une société socialiste; quant à l'Albanie, elle est devenue membre à part entière de « la famille des pays du système socialiste mondial». En Corée, « les formes socialistes d'économie sont devenues dominantes>>. En Chine, « les transformations socialistes de l' économie» ont été si profondes et si heureuses que le pays << rattrapera bientôt l'Angleterre pour le niveau des produits industriels de base »• Nous apprenons aussi que la République populaire de Mongolie marche vers le socialisme bien que, de l'aveu même d'un des auteurs, le Mongol Jagvoral, une importante fraction de la population en soit encore au nomadisme tel qu'on le pratiquait du temps de. Gengis Khan. Le fait que des peuples nomades puissent réaliser le socialisme revêt une grande importance historique, de nature à soulever l'enthousiasme des autres pays arriérés. On saura désormais que pour rejoindre l'heureuse phalange socialiste, point n'est besoin de .posséder le moindre diplôme, ni d'être passé par l'apprentissage capitaliste, d'autant plus détesté que c'était l'homme blanc qui l'exigeait. Selon le nouvel évangile, et à en croire le présent ouvrage, n'importe quel pays, fût-il le plus arriéré,peut entreprendrel'édification du socialisme. Cela s'applique au Yémen et au Libéria, à l'Éthiopie et au Soudan,. au Guatémala et à la Rhodésie, etc. Le socialisme commence avec la pri~e du pouvoir par le parti communiste. C'est pourquoi les vieilles fables marxistes sur les conditions de l'édification du socialisme sont rejetées comme autant de défroques hors d'usage par_ le «marxisme-léninisme». Cette théorie, qui fait étroitement partie de la conception du monde de tous Jes épigones, Lénine a commencé de la professer au IIe Congrès ..
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