S. WILLIAMS jusqu'à présent, aux agriculteurs européens. En Union Sud-Afric.aine l'amélioration des techniques a si bien accru la production de blé que le pays n'a plus besoin d'en importer. 11y a des excédents de maïs et la production de laine a augmenté à tel point que la laine vient au second rang des exportations du pays. La Fédération de l'Afrique centrale a doublé sa récolte de tabac depuis la guerre ; et les Nyassas, trouvant à s'employer dans les plantations de tabac, de thé et d'abrasin, commencent à n'avoir plus besoin de s'expatrier. Certains signes indiquent que la situation change même dans les autres régions del' Afrique, où la grosse masse de la population pratique encore l'agriculture familiale sur la plus grande partie des terres. Au Kenya, grâce à un crédit de 5,5 millions de livres du Colonial Development and Welfare Fund, le plan Swynnerton a réussi de vastes opérations de remembrement qui ont accru la productivité à l'hectare, particulièrement dans le pays des Kikouyous. La coopérative de culture du café, dans le district du Kilimandjaro au Tanganyika, a créé une importante source de revenus supplémentaires pour toute une tribu, celle des Wachagga. La culture du coton est devenue la principale activité de l'Ouganda et la raison d'être économique du Soudan. Avec ses 400.000 hectares de terres irriguées et surveillées par l'Office soudanais de la Gezireh, cette région est depuis longtemps le modèle des opérations de mise en valeur en Afrique. Les Africains eux-mêmes se sont mis aux cultures commerciales en Afrique occidentale : cacao, arachide, noix-palmiste. La commercialisation de ces produits est fortement organisée, le plus souvent par des Offices contrôlés par l'État. L'extension du réseau routier et ferroviaire permet à des régions reculées d'écouler leurs récoltes; c'est le cas du nord de la Nigeria, où la production de l'arachide a augmenté parallèlement à la mise en place de nouvelles liaisons ferroviaires. Transports et énergie DANS TOUTE L'AFRIQUE on construit lentement l'infrastructure représentée par les moyens de transport et la production d'énergie. La moitié des dépenses d'investissement du premier Plan français de modernisation de l'Afrique (1946-53) et le quart de celles du second Plan (1954-57) ont été consacrées aux transports ; au Congo belge, sur les 360 millions de livres que le Plan décennal (1949-59) exigeait, 157 millions sont allés aux transports ferroviaires et fluviaux, et 25 autres millions aux routes. En Afri~ueanglaise, 39 millions de livres seront investis dans les chemins de fer de Rhodésie d'ici à 1961, et l'on prévoitnotammentl'installationd'une commancie centraliséedu trafic.De son côté, la Nigeriaaura dépensé environ 40 mi]Jionsde livres pour ses Biblioteca Gino Bianco 225 moyens de transport entre 195 5 et I 960, et le Ghana près de 28 millions de livres, notamment pour le nouveau port de Tema. Tout à côté, en Côte d'Ivoire, l'excellent port d'Abidjan est en train de devenir rapidement le plus important de l'Afrique-Occidentale Française après Dakar. En Afrique orientale, l'amélioration des chemins de fer et des ports a coûté près de 48 millions de livres entre 1948 et 1955. Tout cela n'est rien, cependant, en comparaison du programme ambitieux de l'Union Sud-Africaine, dont le gouvernement a lancé en 1957 un programme combiné d'investissements de 412 millions de livres pour la modernisation de ses chemins de fer, des ports et des installations aériennes ; le réseau ferroviaire, à 1ui seul, absorbera 20~ millions de livres au cours des trois prochaines années. D'autre part, dans toute l'Afrique, on exécute de vastes plans pour fournir l'énergie nécessaire au développement économique. Le barrage d'Owen Falls, qui a coûté 23 millions de livres et qui actionne une puissance installée de 150.000 kW, a déjà permis à l'industrie de démarrer en Ouganda. La première tranche du projet de barrage de Kariba dans la Fédération de Rhodésie (coût 70 millions de livres) est en voie d'achèvement; en 1961, cet aménagement devrait actionner une puissance de 600.000 kW, dont la production sera absorbée principalement par la région des mines de cuivre. En Afrique du Sud, la production d'énergie électrique a augmenté de moitié depuis 1952; celle du Congo belge a augmenté des 3/4. Là encore, cependant, les projets des ingénieurs font paraître minuscules les réalisations existantes. L'immense projet d'Inga a déjà été mentionné ; les autres aménagements dont les plans sont prêts comprennent celui du Kouilou, au Congo français, celui du Konkouré en Guinée, un programme p d'extension de 200 millions de livres en Afrique du Sud, sans parler du malheureux projet de la Volta, au Ghana, ou de celui qui est envisagé pour la vallée du Shire au Nyassaland. Ces barrages donneront vie à l'industrie. Jusqu'à maintenant, les industries de transformation sont rares en dehors de l'Afrique du Sud. La production industrielle du Congo belge, par exemple, a beau avoir triplé depuis 1947, l'ensemble de l'Afrique tropicale est resté très en arrière de l'Afrique du Sud pour les investissements industriels : en dix ans, de 1946 à 1956, ceux-ci se sont élevés, pour l'Union Sud-Africaine, à 125 millions de livres dans les entreprises appartenant à l'État et à 629 millions dans les entreprises privées. Les investissements ON a donc réalisé déjà pas mal de choses, surtout pour l'exploitation des richesses minérales, mai~ aussi dans l'édification de l'infrastructure
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