224 petit gisement en Nigeria. Les quantités extraites ont beau être très modestes, l'insuffisance des transports en limite encore l'expédition· vers d'autres régions. L'Afrique occidentale et l'Afrique orientale, par exemple, doivent utiliser le bois ou l'énergie hydraulique, à moins d'importer leur combustible (les trois solutions sont habituellement combinées). Il n'est pas surprenant, dans ces conditions, que l'Afrique du Sud et l'Afrique centrale soient seules à posséder des fonderies et des aciéries, bases de l'industrie lourde. Dans l'avenir, le déficit énergétique devrait pouvoir être combléipar l'hydro-électricité, et ultérieurement par l'énergie atomique. Le potentiel hydraulique est énorme, puisqu'on l'estime égal aux 3/ 5 de la puissance susceptible d'être produite dans le monde. A lui seul, le projet d'aménagement d'un barrage sur le Congo à Inga, en territoire belge, permettrait de produire, en fin de compte de 20 à 40 millions de kW, beaucoup plus que n'importe quelle autre installation réalisée ou en projet. Mais l'hydro-électricité n'est pas toujours la forme d'énergie la plus opportune. Pour fabriquer de la fonte et de l'acier, il faut des charbons à coke. Si l'on veut faire marcher les chemins de fer à l'électricité au lieu du charbon, il faut consentir les lourdes dépenses d'équipement que l'électrification entraîne. Les obstacles au développement de l'Afrique ne sont pas seulement matériels ; ils sont aussi sociaux. La propriété collective des terres fait que les améliorations ont du mal à entrer dans la pratique. Le système des réserves indigènes peut conduire, quand elles sont surpeuplées, comme c'est le cas en Afrique orientale, à surcharger les prairies et à épuiser le sol. La Commission royale d'enquête sur l'Afrique orientale a estimé que si l'on introduisait parmi les Afrirnins la propriété foncière individuelle, et que si, en même temps, on améliorait l'exploitation des prairies, la rotation des cultures et la protection du sol, alors on pourrait tripler ou quadrupler la productivité des terres cultivées par les indigènes. La famille « large », telle qu'elle existe en Afrique, va également à l'encontre du développement économique. Il est difficile pour un Africain d'accumuler des capitaux, car s'il le fait tous ceux qui ont avec lui une parenté quelconque estimeront qu'il est en mesure de les faire vivre. En Afrique occidentale il est tout à fait courant que la famille, oncles, cousins, etc., participe aux frais de l'instruction d'un parent, en comptant qu'en retour celui-ci les aidera matériellement. Les entreprises montées par les Africains durent rarement plus d'une génération. Quand le propriétaire meurt, les membres de la fami11e se partagent les biens de l'entreprise. Il n'est pas encore entré dans les mœurs qu'une affaire passe par voie d'héritage à un meinbre de la fami11e, fils ou neveu. Il est possible que les coopératives, · Biblioteca Gino Bianco LE CONTRAT SOCIAL qui ont 'réussi en Ouganda, se révèlent mieux adaptées à la mentalité économique africaine que l'entreprise privée individuelle, base de la révolution industrielle européenne. Bilan des réalisations MALGRÉ les obstacles, que rencontre sa mise en valeur et malgré l'absence d~une ~rastruct1.11:e économique suffisante, l'Afnque evolue rapidement. L'activité minière a reçu un coup de fouet depuis la guerre : les mines existantes ont accru leur production ~t ~e nouveaux giseme1!-t~ ont été mis en exploitation. Ce secteur a ete stimulé par les besoins mi1itaires des América½1s et par le niveau élevé que les cours des prodwts de base ont atteint du même coup. En agriculture les spéculations commerciales se ~ont gra~!-lellement substituées à la production familiale. On déploie de sérieux efforts pour protéger les sols, ménager les ressources en eau et rendre à la culture les marais et les déserts. La production agricole a augmenté de plus de moitié depuis 1938, progression très supérieure à celle obtenue en moyenne dans l'ensemble du monde. L'agriculture et les productions minières sont les piliers de l'économie africaine ; aussi doit-on examiner avec soin comment la situation a évolué récemment dans ces deux domaines. En Afrique du Sud, dans la Fédération de l'Afrique centrale et au Congo belge l'exploitation des richeses minières est extrêmement poussée. Les produits minéraux représentent près de la moitié des exportations de l'Afrique du Sud, 60 % de celles du Congo et les 2/3 de celles de la Fédération de l'Afrique centrale. Chacun des trois pays a accru sa production. En Afrique du Sud, de nouvelles mines d'or sont entrées en production dans l'État libre d'Orange et dans le Rand occidental. L'urani11m, qui est cédé aux États-Unis et à la Grande-Bretagne, assure une fraction croissante des recettes extérieures de l'Union Sud-Africaine. Le cuivre, qui reste de loin la plus importante exportation de la. Fédération, verra sa production accrue dès que l'état du marché s'améliorera. Le Congo belge s'est assuré de· fructueuses exportations de diamants industriels, dont il est le plus gros producteur au monde. Mais la baisse des cours des métaux a freiné le développement du Congo et de la Fédération, • • au moms temporairement. Dans le reste de l'Afrique, les richesses minérales en puissance sont très supérieures à la valeur effective des exportations de produits miniers. En Afriqué occidentale, on a à peine commencé d'exploiter les vastes réserves de bauxite du Ghana et de la G11inée,le minerai de fer de la Mauritanie, du Libéria et de la G11inée, le manganèse de Franceville, _au Congo français. En agriculture, les cultures commerciales commencent à améliorer le niveau de vie des Africajn~, encore que les grands bénéfices soient allés,
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