Le Contrat Social - anno III - n. 4 - luglio 1959

• S. WILLIAMS le supplément de trafic qui .serait ntcessaire. Seules quelques lignes pénètrent prof ondément à l'intérieur du contiment. En 1956, l'ensemble des réseaux fonctionnant dans la partie située au sud du Sahara (l'Union Sud-Africaine mise à part) n'ont transporté qu'environ le quart du tonnage-marchandises que les chemins de fer britanniques ont mis à leur actif. Prenons un dernier critère du niveau de déve ... loppement d'un pays : l'iùstructioti. Les populations africaines comprennent entre 85 et 90 % d'illettrés. Cette proportion diminue lentement à mesure qu'augmente celle des enfants qui _vont à l'école. Dans les pays les plus avancés, _un tiers des enfants ou davantage fréquentent actuellement l'école primaire, encore qu'il ne faille pas perdre de vue que l'enseignement est donné souvent par des maîtres qui n'ont qu'un bagage des plus r11dimentaire. Au niveau de l'enseignement secondaire, il n'y a que très peu de pays a_fricains où la scolarisation touche ne serait-ce que 2 % des enfants. Le professeur Arthur Lewis, encore récemment conseiller économique du gouvernement du Ghana, a pourtant calculé qu'un pays a besoin de faire passer par le secondaire au moins 4 % des adolescents qui sortent de l'école primaire s'il veut disposer des effectifs minimums d'administrateurs, d'éducateurs qualifiés et de membres des professions libérales qui lui sont nécessaires. 11 y a eu des cas de pays qui, comme l'Éthiopie, ont bâti des universités uniquement pour s'aperçevoir ensuite qu'ils manquaient d'élèves qualifiés pour occuper toutes les places offertes. Bref, la plus grande partie de l'Afrique manque encore, comme on dit, de l'infrastructure économique qui conditionne la rentabilité d'investissements éventuels. Les entrepreneurs qui désirent créer des industries ou ouvrir des mines en Afrique doivent souvent fabriquer leur propre énergie, construire eux-mêmes les routes d'accès, former leur main-d' œuvre ..et importer d' outremer leurs directeurs et leur personnel technique. L'Afrique noire ne fera le fameux « bond en avant» que lorsqu'on aura mis en place l'essentiel du réseau des transports, des services publics, des installations de production d'énergie et des établissements dispensant une formation professionnelle de base. Comme l'a souligné la Colonial Development Corporation dans son rapport de 1948, l'absence d'une infrastructure économique suffisamment développée dans les territoires africains double souvent le montant des capitaux nécessaires à une entreprise. Obstacles à la croissance économique LES SPÉCIALISTES de la géographie économique de l'Afrique sont parfois exaspérés par les caprices de la nature sur ce continent. Deux cinquièmes des terres environ manquent gravement d'eau, et pourtant le pays compte des dizaines de milBiblioteca Gino Bianco 223 liers d'hectares de marais. Dans la plus grande partie de l'Afrique, les pluies sont concentrées sur une courte période. Il faut trouver les moyens d'emmagasiner les eaux de pluie en prévision de la saison sèche, qui dure longtemps, et d'empêcher que l'alternance de pluies diluviennes et de mois de soleil brûlant n'érode gravement le sol. Les variations extrêmes du climat rendent l'entretien des routes et des voies de chemin de fer beaucoup plus coûteux que sous les climats tempérés; et en Afrique occidentale, la forte humidité de l'air endommage rapidement l'outillage. Bien que l'Afrique présente de grandes bandes de terres fertiles, elle est, dans l'ensemble, une région de sols médiocres. Il y a de vastes étendues de latérite, sol que la culture épuise rapidement et qui a besoin de rester en jachère pendant des années pour se reconstituer. Les engrais, animaux ou artificiels, sont peu employés. Avec les systèmes traditionnels d'agriculture nomade et d'agriculture familiale, il était possible de laisser la terre en jachère pendant de longues périodes, mais l'augmentation de la population a contraint d'intensifier les cultures dans de nombreuses parties de l'Afrique. Malheureusement, le désir de tirer davantage de sols maigres et peu profonds n'a fait qu'aggraver l'érosion. La configuration de l'Afrique n'est pas favorable à sa mise en valeur. Les grandes vallées et les grandes failles sont orientées dans le sens nordsud, ru.ors que les routes commerciales se dirigent vers l'est et vers l'ouest, en direction de la mer. La raideur des escarpements qui bordent les plaines côtières rend difficile l'accès des hauts plateaux de l'Afrique orientale et centrale. Il a fallu construire les routes et les chemins de fer en faisant violence au relief, ce qui impliquait de grosses dépenses d'équipement, de main-d'œuvre et d'entretien. Le problème auquel on se heurte pour pénétrer à l'intérieur du continent semblerait devoir être résolu grâce aux fleuves merveilleux que l'Afrique possède ; mais, sur de longues portions de leurs cours, ils ne sont pas navigables ; de plus, pendant la saison sèche, les transports fluviaux ne sont praticables que sur les voies d'eau les plus importantes. L'Afrique a peu de ports naturels le long de ses côtes aux courbes molles. Et les ports artificiels risquent de s'ensabler rapidement, s'ils ne sont pas creusés avec grand soin. L'Afrique est certes bien pourvue en richesses minérales, mais jusqu'ici elle paraît être pauvre en combustibles. La prospection intensive à laquelle le pétrole a donné lieu ces dernières années n'a révélé de réserves importantes qu'au Sahara ; toutefois, on a découvert aussi de petits gisements en Nigeria, en Afrique-Équatoriale Française et en Angola. Le charbon est rare, et concentré en Afrique du Sud et en Rhodésie du Sud. Il existe aussi un

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