Le Contrat Social - anno III - n. 4 - luglio 1959

Y. LÉVY à l'instar de Louis XVIII, accepta la Constitution anglaise, voire s'en enticha au moment de la chute de Napoléon, sans y avoir autrement pensé auparavant. Il semble qu'il en fut ainsi en effet. Il y aurait lieu, cependant, d'étudier comment cet engouement fut possible. Et il resterait encore à savoir ce que représentait la Constitution anglaise dans l'esprit de ceux qui la prônaient. Ce qui rendit possible cet engouement., c'es't que, comme le dit Vitrolles., on attribuait au régime politique de l'Angleterre sa prospérité et ses succès politiques et mi1itaires. C'est aussi que les formules tentées en France avaient toutes échoué (pourtant il se trouva encore quelques partisans de la Constitution de 1791). Mais à voir les choses de près., ce qui fit la vogue des institutions anglaises., c'est qu'on ne les comprenait pas, et qu'on ne cherchait même pas à les comprendre. Dans la confusion où l'on était, personne ne se sentait assez fort pour imposer avec intransigeance ses solutions. Chacun était Biblioteca Gino Bianco 221 enclin aux compromis. Les institutions anglaises, ou ce qu'on prenait pour elles, représentaient le compromis idéal. Ceux qui voulaient le roi y voyaient le pouvoir du roi. Ceux pour qui les assemblées élues étaient à l'origine des troubles incessants et des périls de la propriété y voyaient le pouvoir conservatoire de la Chambre des pairs. Et la Chambre des députés satisfaisait ceux qui mettaient leur foi dans le vote populaire. Les institutions anglaises, c'était en réalité l'art de séduire tout le monde en donnant à chacun l'espoir de tirer son épingle du jeu. On dit et on répète que nos institutions parlementaires actuelles procèdent de celles de la Restauration. C'est exact. Et on y trouve dès l'origine la confusion dont, sans toujours en apercevoir les racines, les observateurs politiques français n'ont jamais cessé de se plaindre. YVES LÉVY. • •

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