Le Contrat Social - anno III - n. 3 - maggio 1959

186 LE CONTRAT SOCIAL Correspondance La << nouvelle classe>> IL N'Y A aucune raison de consacrer des :..1un1éros entiers de notre revue à la polémique suscitée par l'article de Georges Henein sur Bruno R. et la « nouvelle classe » (n° de novembre 1958). La mesure est déjà dépassée. Cependant notre collaborateur est en droit de répondre à Pierre Naville. Il le fait brièvement par la lettre suivante : Le Caire, 4 mars 1959 L'étude que j'ai cru devoir consacrer au livre de Bruno R. : La Bureaucratisation du Monde en novembre 1958 m'a valu plusieurs satisfactions non négligeables. En premier lieu, celle d'apprendre que Bruno R. est vivant et de pouvoir correspondre avec lui. En second lieu, celle de constater que les précisions qui m'ont été assez sèchement opposées par M. Pierre N avilie ne sont pas, pour autant, exemptes d'erreurs. J'avoue n'avoir pas vu la Revue internationale de juin 1947. En revanche je me suis efforcé, à plus d'une reprise, de recueillir des informations relatives au sort de Bruno R. en m'adressant aux milieux de l' antif ascisme italien. Je n'ai obtenu que des réponses évasives et parfois même des indications volontairement égarantes. C'est pourquoi, sur les quatre pages du texte qui a fait bondir M. Pierre Naville, je n'ai réservé qu'un court paragraphe aux détails biographiques. L'important, pour moi, c'est l'apport spécifique de Bruno R. et non le fait qu'en 1939 il se soit trouvé à Gênes ou à Paris. En tout état de cause,je me réjouis d'avoir, de quelque manière, attiré l'attention sur un auteur dont trop de monde semblait désireux d'oublier l'existence. Les gêneurs ne sont certes pas de trop en un temps où l'encrassement des idéologies de gauche autorise les pires conformismes. Georges Henein. D'autre part, M. Rizzi nous envoie lettre sur lettre comme si une revue bimestrielle de 64 pages pouvait insérer une prose interminable sur un même sujet. Cela nous semble abusif. Donnons-lui acte, cependant, d'une affirmation inédite qui a son intérêt : il entend prouver son accusation de plagiat contre James Burnham dans une· brochure à paraître où seront publiées deux lettres de l'auteur américain. De plus, en répondant à Hal Draper, il le traite de gentleman, lui reproche d'avoir soustrait le dernier exemplaire du livre controversé et se défend d'être antisémite dans les termes que voici, textuels : Je n'ai nullement affirmé que la ]ère Internationale fût l' œuvre des Juifs sans que Marx « en fût conscient » : ai-je l'air idiot à ce point? J'ai dit que Marx s'est servi de la société secrète des Juifs, à laquelle il appartenait avec Engels, pour fonder la 1re Internationale. A lui • seul il était impuissant à réaliser un pareil exploit. En trois ans la ]ère Internationale se répandait d'un bout à l'autre du monde. Évidemment Marx avait proposé au gouvernement secret juif une organisatio·n ouvrière mondiale qui eût aidé à balayer l'aristocratie encore debout. Sa proposition fut acceptée car elle entrait dans les plans 'd'action, mais Marx visait à lancer le prolétariat dans la lutte contre les capitalistes et il s'est bien payé la tête de ses coreligionnaires. Avec ce tissu d'inepties, M. Rizzi donne la mesure de son intellect. La cause est entendue. - BibliotecaGinoBianco Sur Max Weber M. LucmN BANNIER (Paris) nous écrit : Paris, 16 avril 1959 C' esi avec grand intérêt que j'ai lu le numéro de mars du Contrat social, en particulier les articles de Naoum Iasny et de Lucien Laurat. Dans l'introduction à l'article de Raymond Aron je relève une... erreur. Il est exact que l'édition du Larousse du XX0 siècle ne mentionne pas Max Weber - mais le supplément du même Larousse (paru vers 1951) répare cette omission en consacrant 14 lignes à M. W. et à ses œuvres. Veuillez bien faire tenir cette lettre à l'auteur de cette introduction. Lucien Bannier. Si ce que nous avons écrit « est exact », il n'y avait pas là une «erreur», mais une indication précise : « Le Larousse du xx0 siècle, tome paru en 1933, donc treize ans après la mot de Weber, ne lui accorde pas une ligne. » Quant au supplément, puisque supplément il y a, il n'est pas de 1951, mais de 1953 : donc il aura fallu trente-trois ans pour accorder à M. W. les 14 lignes en question. Les autres «omissions» signalées sont pour ainsi dire... consolidées par le supplément. 11 faudra revenir sur ce volume supplémentaire qui confirme au-delà de toute prévision les pires jugements sur la baisse de niveau intellectuel du Larousse. A titre d'échantillons, voici trois extraits du long article consacré à l'U.R.SS : En 1917, « les chefs du soviet de Pétrograd sont soit des représentants de la démocratie géorgienne, soit des Israélites .mécontents»; En r918, « la classe bourgeoise s'abstenant, Lénine fait appel, pour tirer le pays du chaos, aux Israélites: ce qui lui permet de former à la hâte un personnel administratif »; En 1923, « l'opposition ouvrière fomentée par Trotski contre la N.E.P. s'étaie sur les cellules de l'usine et de l'armée et sur les '' jeunesses communistes"; ses idées gagnent du terrain au Comité central du parti». On ne peut que répéter la formule classique : u Tout · commentaire serait superflu.» Cependant la nécessité d'une analyse commentée ou d'un commentaire analytique s'imposera tôt ou tard. Le Larousse discrédite la France en se ridiculisant lui-même puisque ce dictionnaire encyclopédique jouit d'une situation de quasi-monopole et par conséquent est censé offrir à ceux qui le consultent une somme française des connaissances actuelles dans tous les domaines. A propos d'une bibliographie Nous pttblions volontiers une lettre écrite après un an de mûre réfleltion par M. Eugène Zaleski qui aurait eu intérêt à « répondre brièvement», comme il dit, pour ne pas décourager le lecteur, et qui n'avait nul besoin d'invoquer la législation (laquelle lui accorde 200 lignes, alors que nous lui en consentons généreusement davantage). Et ce, d'autant plus qu'une bonne part de sa justification consiste à prouver qu'ayant travaillé de deuxième ou troisième main, il s'est appliqué à reproduire des fautes de ses prédécesseurs. Il

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