Débats et recherches DES COEFFICIENTS POLITIQUES par Daya LES COEFFICIENTS sont bien connus des chercheurs dans le domaine économique. Pour évaluer la richesse nationale, pour comparer les revenus nationaux des différents pays ou celui d'un même pays à différentes époques, pour étudier les problèmes du bienêtre, de la planification et du développement économiques, il a fallu de quelque façon trouver une mesure sans laquelle ces questions auraient difficilement pu être traitées. L'existence de l'étalon monétaire qui permettait de mesurer la valeur relative des biens et des services, l'intérêt naturel que l'homme accorde au bien-être matériel dont le volume peut être déterminé par les biens et les services consommés, ont très certainement facilité la formation d'une telle norme. Dans la présente étude, nous nous efforcerons de montrer que le besoin s'en fait sentir tout autant dans le domaine de la sci_encepolitique et nous présenterons quelques suggestions, sujettes à révision, dans l'espoir qu'elles pourront concourir à son établissement effectif. La scie~~~Rolitique s'est préoccupée au premier chef de l' yse théorique du concept de souveraineté, elle s'est attachée à décrire les différentes formes par l'intermédiaire desquelles cette souveraineté peut être ou a été exercée. Depuis Aristote, les penseurs n'ont cessé de s'interroger sur le fondement de la souveraineté et sur la loi - s'il en existe - du passage d'une forme politique à une autre. Mais si le problème du pouvoir a tenu la première place dans la rensée politique, celui de la sanction légitime de 1exercice de ce pouvoir n'était jamais bien loin. Que celle-ci se fonde sur un « droit divin », une « volonté générale » ou un « contrat social », la question posée était toujoun celle du fondement axiologique, de la justificationdu fait brut d'un pouvoir coercitif. • Biblioteca Gino Bianco Marx lui-même, qui a si clairement souligné le rôle coercitif des classes dans tout État, n'a pu que lui donner sa bénédiction, les forces productives - nouveaux dieux du Panthéon matérialiste - ne pouvant s'épanouir sans lui. Le problème de la légitimité de la révolution a embarrassé la plupart des penseurs politiques et a révélé que leur science reposait sur une notion de valeur. Toutefois, la nature des valeurs en politique a rarement été précisée, si bien que la comparaison entré les différents régimes, de même que celle entre les différentes formes prises par un même régime à différentes époques, ont toujours été entravées par l'absence d'une notion claire des variables en jeu, variables qui permettraient d'exprimer ces variations. Certes, on peut se demander si, du point de vue pratique, cela est bien nécessaire ; mais ce serait mal poser la question. En effet, il ne s'agit pas de poser arbitrairement quelque ensemble de valeurs et de juger toutes les sociétés en fonction de celui-ci, mais de dégager les valeurs déjà effectivement présentes, immanentes au domaine de la pensée politique, et dont il importe que les chercheurs prennent conscience. L'économiste, par exemple, s'occupe d'un domaine particulier - disons celui du bien-être matériel - et les termes de ses comparaisons entre pays différents et à l'intérieur d'un même pays se trouvent ainsi fixés. Rien n'empêche de considérer qu'une amélioration du bien-être matériel est spirituellement ou moralementnéfaste,mais cela ne modifieraguère le jugement de fait sur l'augmentation ou la diminution des variables appropriées qui forment l'objet de la science économique. Il unporte de disnnguerles valeursimmanentes à tout domaine de recherchede celles qui lui sont étran~ères. Or, nous soutenons que les penseurs politiques •
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