Emile Vandervelde - Vers le collectivisme

A ce degré de socialisation, les rois de l'acier, du charbon, de l'alcool, du sucre, du coton ou de la laine, sont investis d'un véritable monopole. Les entreprises doivent être dirigées et- administrées bureaucratiquement, comme le sont aujourd'hui les entreprises d'Etat. Il faut noter tependant cette différence à l'actif de l'industrie privée, qt1'elle comprend généraleroent, mieux que l'Etat actuel, la nécessité de reconnaître à ses fonctionnaires plus d'initiative et de responsabilité. C'est pourquoi nous pensons que dans l'avenir, l'organisation industrielle subira une double série de transformations : séparées de l'Etat-gouvernement, gendarme et veilleur de nuit, les industries incorporées au domaine public acquerront· l'autonomie, la liberté d'action qui leur manquent aujourd'hui; d'autre part, le nombre des branches d'industries qui soi liront du ~ domaine privé pour entrer dans le domaine collectif, t ira toujours grandissant. Aux industries socialisées, comme aboutissement de la concentration capitaliste, viendront se joindre les monopoles naturels, comme la terre et les mines, où les industries de formation récente, non encore concentrées mais dont l'exploitation collective présentera d'incontestables avantages; et c'est ainsi que, plus ou moins rapidement, plus ou moins brusquement, le collectivisme deviendra la règle, l'individualisme l'exception. E. VANDERVELDE

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