Emile Vandervelde - Vers le collectivisme

- 22 - collectivisme, il ne peut être douteux que ces progrès s'effectueront. Dès à présent, en effet, le nombre des industries que l'on incorpore au domaine public,devient chaque année plus considérable. En Angleterre - le pays d'élection du socialisme municipal - la plupart des grandes villes exploitent elles-mêmes leurs tramways, leurs usines à gaz, leur service des eaux. On étudie, en ce moment, à Glasgow, le moyen de substituer aux laiteries une distributionde lait municipale, après analyse et stérilisation préalables. En Belgique, le département de l'agriculture travaille énergiquement à la socialisation de l'industrie laitière; M. Vanden Peereboom rachète les téléphones, complète le réseau de ses chemins de fer et - tout en manifestant une horreur profonde pour le collectivisme - proclame résolument les avantages de l'exploitation par l'Etat, au triple point de vue du public, du personnel et du trésor qui encaisse les bénéfices réalisés, au lieu de les abandonner à quelques capitalistes(1). En Suisse, après avoir exproprié les distillateurs, le peuple vient de ratifier la colossale opération du rachat des chemins de fer et, selon toutes probabilités, se prononcera dans un avenir prochain en faveur de la création d'une banque d'Etat. Expériences d'autant plus intéressante que, dans cette oasis de la démocratie, l'organisatio;: des services publics se rapproche sensiblement de l'idéal que nous poursuivons en cette matière: la séparationde l'Etat-état, et de l'Etat-i11d11striel. En effet, l'administration des chemins de fer Suisse conservera, vis-à-vis du pouvoir central, une pleine et entière autonomie. Les membres d~Conseil directeur seront désignés, en partie par le Conseil fédéral, en partie par l'assemblée fédérale et par les divers cantons. (1) Il n'en est malheureusent pas de même de M. Liebaert, qui conspire contre sa propre administration, comme M. de Trooz conspire contre son propre enseignement. El b· -:>teca GinoB1a ,co

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