Emile Vandervelde - La Belgique envahie et le socialisme international

LA BATAILLE DE L'YSER 43 nous, l'aboiement sec d~s pièces de campagne; derrière nous, la basse profonde des obusiers, dont les projectiles passaient par-dessus nos têtes et, pour la riposte, l'éclatement des shrapnells dont les fumées jaunes nous donnaient le spectacle d'un feu d'artifice en plein jour. Mais tout à coup - comme au désert le rugissement du lion couvre la voix des petits fauves, - des détonations plus lointaines, mais formidables, viennent dominer tout ce bruit : là-bas, devant Nieuport, sur la mer calme, les << men of War » avaient ouvert le feu sur les lignes ennemies. Ils étaient à trois kilomètres de nous qui étions à dix mètres de nos batteries, mais leur tonnerre était tel que nous n'entendions plus rien d'autre. Pendant une heure, nous les vîmes tirer vers l'intérieur, à des milles de distance, prenant à revers les tranchées allemandes, détruisant leurs batteries, rendant, de ce côté, toute avance impossible. Et tandis qu'à Dixmude, les fusiliers marins, avec les Belges du colonel Maiser, ne résistaient que par des prodiges d'héroïsme, Nieuport et sa tête de pont restaient intangibles. Or, qui tenait Nieuport, avec &on système d'écluses, pouvait tout arrêter. A cette heure suprême, en effet, nous avions une autre alliée : l'inondation. Dès la journée du 25 octobre, comme il fallait songer à un repli des troupes sur la ligne du cheB t, 1otec I G1'lO B 8'1C;O

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