Emile Vandervelde - La Belgique envahie et le socialisme international

" 156 L'lNTERNATlONALE Mais en fait, il faut reconnaître que la vie de l'Internationale est suspendue. Aussi longtemps que les socialistes allemands et autrichiens se déclareront solidaires de leur Gouvernement, ne trouveront pas un mot de blâme pour l'agression contre la Belgique, se borneront à des démonstrations platoniques et vagues contre des ann,exions éventuelles de territoire; aussi longtemps que la Belgique et la France ne seront pas libérées, il ne faut pas compter que les socialistes français et belges, sans parler des autres, se décident à renouer les relations internationales. Bien plus, on ne doit pas se dissimuler que, même après la guerre, les tentatives de rapprochement se heurteront à d'opiniâtres résistances. Faut-il désespérer cependant ? Pouvons-nous admettre que l'Internationale soit morte, que le socialisme doive indéfiniment rester divisé contre lui-même? Je me refuse absolument à le croire. J'incline à penser, au contraire, que, par une réaction naturelle, les sentiments internationalistes, après la guerre, se manifesteront avec d'autant plus de force qu'ils auront été plus longtemps comprimés. Les causes profondes qui ont fait naître la première Internationale et, après 1889, la seconde, agiront à nouveau. Les antagonismes de classes apparaîtront ·d'autant plus âpres que la guerre aura été plus longue Bib 1oteca Gi'lO 8 8'lC0

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