Emile Vandervelde - La Belgique envahie et le socialisme international

126 LA BELGIQUE OCCUPÉE Une seule chose pourrait mettre en question la victoire, pourrait nous acculer un jour à une paix incomplète et boiteuse, qui engendrerait bientôt des conflits nouveaux : c'est que la force morale de la grande Alliance défaille et qu'elle ne trouve pas sa pleine, son e_ntièreunité d'action. Vous vous souvenez de ce passage des Philippiques, où Démosthène, dénonçant aux Athéniens la menace macédonienne, leur disait : « Vous êtes riches en vaisseaux, en hoplites, en cavaliers, en argent, plus riches qu'aucun peuple, mais jamais votre force n'est employée à temps, vous arrivez toujours trop tard. » Faisons que pareil reproche ne nous soit pas adressé dans l'avenir. Il faut le reconnaitre, plusieurs fois déjà les Alliés sont arrivés trop _tard. Ils sont arrivés trop tard à Anvers, ils sont arrivés trop tard à Salonique. Il faut que désormais ils sachent vouloir et que la démocratie montre qu'en défendant la liberté, elle peut avoir autant d'audace, autant d'énergie, autant de vigueur que la tyrannie qui veut détruire cette liberté. Ne nous le dissimulons point, la lutte sera longue, l'effort devra être formidable. Nous conna1trons encore des heures mauvaises, mais nous l'emporterons si nous savons endurer. Et si, à certaines heures, l'épreuve paraît insupportable, si notre cœur est tenté de défaillir, souvenons-nous de ce mot de Goethe, de ce mot que la reine de -8 t ioteca· Gino BiJr,co

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