Emile Vandervelde - La Belgique envahie et le socialisme international

L'HÉROÏSME DU PEUPLE BELGE 89 préparé, tout était organisé pour une violation de la neutralité belge. Mais pendant ce temps on s'efforçait de nous rassurer, d'endormir nos méfiances. L'Empereur venait à Bruxelles et, dans la chaleur communicative des banquets, s'écriait que la Belgique n'avait pas de meilleur ami que luimême. Il nous l'a bien fait voir! Quelques mois après, le roi Albert faisait, suivant la tradition belge, sa joyeuse entrée à Liége. Il y eut un banquet en son honneur et à ce banquet prit la parole, au nom de l'Allemagne, le général von Emmich, le même qui l'année suivante devait diriger l'attaque contre la ville 1 Enfin le 1er aotlt, interrogé par un journal bruxellois sur l'éventualité d'une violation de la neutralité belge, le ministre d'Allemagne à Bruxelles disait : « Les troupes allemandes ne traverseront pas le territoire belge. Des événements graves vont se dérouler. Peut-être verrez-vous brüler le toit de votre voisin, mais l'incendie épargnera votre demeure. » Cela se passait le matin ... et, le soir même, le même ministre portait au département des Affaires étrangères l'ultimatum qui disait à laBelgique : <<. Laissez-nous passer ou bien nous passerons par la force. )) Et le 4 aoû.t, le jour même où notre frontière était envahie, les masques tombaient enfin et le chancelier Bethmann-Hollweg, dans un moment de sin~érité - méfiez-vous du premier mouvement, ()

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