Entretiens politiques et litteraires - anno III - n. 23 - febbraio 1892

LIVRES Lassitucles, pa1· Lo1;rs Dc;ru,.m (Perrin et Cie, éditeurs) .Je ne veux pas discuter à fond, les théories prosodiques de :.\LDu mur - quand je dis les théories de :.\LDumur je ne veux pas dire qu"elles appartiennent à lui seul, ni mrme qu'il les ait inventées. Disserter sur la valeur exacte de l'accent tonique dans la langue française, chercher si réellement il existe, s'il n'y a pas un arbitraire dans sa détermination, tout cela a été fait depuis longtemps par des philologues autorisés. De leurs études, de notre propre expél'ience, il parait évictent que nulle règle fixe ne peut présider aux choix des brhes et des longues. La seule façon de défendre une telle prosodie, ce serait, en l'appliquant, de composer et de bons poèmes et de bons yei•s. iVLDumur semble ne s'être occupé de cela, que d'une faç-onsubsidiaire. J'ai rarement lu livre plus terne, plus insipide que Lassitudes. Nulle conception qui retienne, nulle évocation qui captive; ni image séduisante ou belle, ni sensation curieuse, rare ou simplement naîve, d'une charmante naïveté. Des déclamations redondantes ou plates, exprimant la médiocre philosophie d'un mauvais élève des désespérés romantiques; des phrases d'un franç-ais déplorable, construites sans art, avec la plus absolue méconnaissance du sens des mots; des tropes ridicules, des comparaisons d'une désespérante banalité. Ajoutez it cela des prétentions genevoises à la sévérité moraliste et philosophique, et le livre vous apparaitra tel qu'il m'est apparu: un fort maurnis recueil de mauvais vers. BibliotecaGinoB.ianco

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