Entretiens politiques et litteraires - anno II - n. 18 - settembre 1891

- Ü7 - prédominance pendant la période de temps immédiatement antérieure. Puisque depuis de longues années c'était le positivisme qui triomphait dans la philosophie et à sa suite en littérature, il était donc facile de prévoir quelles doctrines tout opposées se préparaient à devenir demain souYeraines. L"école romantique allemande fut de même une réaction fort vive contre l'esprit d'incrédulité et de scrpticisme tolérant du xvm• siècle, et contre l'influence qu'ayait exercée cet esprit sur les grands classiques allemands, influence que subfrent et qu'acceptèrent même les plus vrais poètes d'entre eux, et <1uiapparaît d'autant plus sensible qu'on en étudie la trace chez ceux de ces écriYains qui s'adonnèrent à des genres plus éloignés de la poésie. On ne connait guère en France cette école allemande, dite romantique, que par le livre où Heine a parlé d'elle, et on risque ainsi de s'en -faire une idée un peu fausse. Heine, il est vrai, a bien prouYé que le groupe romantique en Allemagne n·ail peu près de commun que le nomarnc l'é - cole qui eut aussi ce nom en France, et aussi bien aucun des critiques qui se sont occupés d'histoire littéraire générale n·a tenté de rapprocher vraiment ces deux groupes r,m de l'autre. Mais Heine, quoiqu'il sùt fort bien lui-même que le meilleur de ses toutes men-eilleuses qualités de poète pouvait à bon droit le faire se rattacher tout justement anx écrivains i-omr.ntiques, ne s'en est pas moins montré le plus souvent fort iujuste envers eux, d'abord pour d~s raisons purement politiques, et aussi sans doute parce qu'ils étaient ses clernnciers immédiats, ce qui peut servir c:hez les poètes, qui, après tout, sont des hommes aussi, il expliquer sinon il justifier de bien incompréhensibles inimitiés. · La lutte contre les devanciers était plus naturelle et plus explicable chez les romantiques eux-mêmes, et il faut dire qu'ils n'y faillireHt point, quoique les écrirnins quïls prétendaient. combattre, et combattre non seulement par de la critiqne mais aussi par des œun-es, fussent d~jà presque devenus des demi-dieux, puisque c'était tout simplemenL Gœthe et Schiller à qui ils s'en prenaient ainsi. On c01wiendra qu'il y avait h"t sujet ,·l d'aussi beaux tournois que ceux dont nous offre11t le BibliotecaGino Bianco

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