Entretiens politiques et litteraires - anno II - n. 11 - 1 febbraio 1891

- 36 - coordinatrice et minutieuse, une certaine habileté ,l faire ,-aloir et à mettre en œuvre les matériaux que des yenx aYides à tout saï ir des aspecls cxtfrieurs et des oreilles Yi1·es ù retenir et it bien entendre les f)l'opos de la rue, des salons rt du fumoir et it en garder a tournure caractéristique leur procur:ti('nt. La littérature où ils aboutirent après aYoir rôdé autour de la peinture leur apprit ù déYelopper cl ;'t raffiner ces dons perceptifs. De lit ils se firent une manière d'écrire très-Yirnnlc el épidermique et une fa('on de penser par petites formules condensées. Négligeant de ::;e trop préoccuper de la ((phrase» qui est sYnthélique et absorbe beaucoup d'éléments pour sa nutrition producliYe, ils s'ingi•nièrent ù souder les mots en « expressions n e1 y excellèrent. Leurs romans sont fhahillage pittoresque et ingéni('ux toujours de carcasses bien choisies et agencées avec soin et ils y eurent une réussite, un tour de main, un chiffonn(, exquis. Par la qualité et la finesse du détail ils redonnèrent de la nouveauté, de racl ualité p:;ychologique à des personnages sans beaucoup d'invention, et, d'obserrnLions multiples et un peu disparates mais ordonnéi·s aYecun flair délicat ils établirent des psychologies presque plus olfactives que rationnelles. Cette conformation d'esprit, inquiété, tracassière et peu réfléchie demandait ,'t êtrû alimentée perpétuellement par le contact journalier des êtres et des choses. La petite note quotidienne clans le souvenir ou sur un coin de calepin en fut le moyen. Elle eut lieu patiemment, forma des cahien, des Yolumes, devint un livre. Le joumal de üoncourt est une pièce unique dans la littérature. li y avait le journal de .Dangeau mais il n'était que compendieux. Il y eut les Mémoires de Saint-Simon qui disaient tout d'une époque à la fois décorative, et obscène, avec pompe et crudité mais avec une telle tournure historique, une BibliotecaGinoBianco

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