Entretiens politiques et litteraires - anno I - n. 9 - 1 dicembre 1890

;tel que vous le dites, combien seront jugés dignes de <:e nom. - -Três pen,etil n'en peut être cli!féremment,pensez-vous ,donc qu'il puisse y aYoir beaucoup d'êtres c1·exccption, -étant données les spéciales conditions de vie qu'ils trounnt dn,11sla société et que toujours ils y ont tt·ou,·<'.·.- - Toujou1·s:I ..... Voyez en Grèce. - - Kous connaissons de leurs grands hommes cc que le temps it bien voulu nous conserver, mais nous ignol'ons s'il n·en fut pns chez eux que le mépris trniYersel conduisit ù la mort; et par l'exemple des siècles qui sui,·cnl, nous pouvons hardiment inférer que ces peuples ne furent pas en dehors cle la loi commune. Vous pourrez raisonncr,citer des cas particuliers, rien ne tiendra contre les faits et les faits clemontrent que toujours le mépris des foules et l'indifférence des pou,·oirs publics qui en sont le reflet, s'unirent pour traquer, ceux que leur nature et la qualité de leur essence cli!férenciaient du troupeau. Vous connaissez tous cet aclmirahln livre qui s'appelle Stello. Une phrase <lite par Chatterton le résume et prnclame ce qui attend tout poète: «Beaucoup ont ri, un grand nombre m·ainjurié: tons m'ont foulé aux picdsii. Et cc livre cruel du grand de Yigny, constate que sons la. ::\Ionarchie absolue, sous la Hoyauté constitutionnelle, sous la République, il en est de même. Les représentants de ces clivei·s modes de gouverllement s'ils se séparent dans leur façon appal'entc de conduire les hom1nes, s·unissent clans une haine sainte: relie <le l'art et du beau. Ainsi le poète, par cela seul q11ïl est tel, est voué à la misère, aux insultes, aux désespoirs, et le mot de monsieur Beckford, si défü1igneux, resle intact €t Yéridique: « La plus belle muse du monde ne peut suffire ,·L nonrri1· son hommc>J, dérlarc cet honorable négociant, si l'un de nous amit été pl'ès de lui, il lui aurait 1:épliqué sans doute : « Plus cette muse est belle, moins elle a de ehances. i>- - :--lepensez-rnus pas qu'il y ail clans cette thèse un peu d'exugération? li me serait facile de mus nommer bien des hommes, que YOus considérez comme grands. et qui furent de leur ,·i rnnt honorés et loués, riches et glorieux.- - Etes-Yous certain qnc ceux dont vous parlez aient du leurs triomphes it leur art, et n'est-ce pas de par une obBibliotecaGinoBianco

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