Entretiens politiques et litteraires - anno I - n. 9 - 1 dicembre 1890

- 316 - ~ qui ont été trouvés dan:3 les papiers que i\1:adameLaforgue remit ,t i\I. de \Vyze"''· >> • La gloire clu 1:e1·be par Pierre Quillard (Librairie de rArt lndépendant). Un livre promis et attendn depuis longtemps, un livre J1autain de pur poèle, un livre de nobles Yers : La gloire clu verbe. );on seulement un li ne de beaux poèmes épars, sans lions, mais une œu vre, une œu ue glorificatrice de l'aède-roi, de ses rêves, de sa désespérnnce finale quanrl se dérobe l'intangible vision. Gest le Runota, qu'il soit hellène par une fiction transitoire, nïmporle, il est t'•ternel puisque après aYoir interrogé les doctrines et les -cultes il . ·écrie : « Mais nul n'a dit le mot que j'ai cherché longtemps, « Et qui me guérirait des angoisses de Lime.» Un jour ee mot lui est révélé, il comprend que rien n'est hors de lui-mème; il obéit ù la voix qui proclame: « Mais le monde subsiste en ta seule àme : vois ... » Et calmé,le poète regarde, et les yeuxouYertssurl'éthcr infini : « Il vit s·épanouir la fleur de sa pensée.» D'abord surgissent les ~1 Iythes et les Symboles, les êtres et les choses qui participent de rabsolu: L'A1:e,1Lw·ie1· tueur de monstres, implacable justicier; le chanteur qui dans le Bois sac1·é, Yiclehélas! cherche les dieux rêvés qui ne sont pas, Hélène aux yeux charmcu1·s, et la diYinc FilleaitJJ ,nains coupées, Yierge pure punissant sur elle l'incestueux désir qu'elle provoqua, et Je doux Prince cl'..rvl atton,le «p1•isonnie1·cle l'immuable joie.»Puis s'effacent les mythes et s'évoque i\Iaya, aux séducteurs mirages, ~faya multiple et attirante. Lïllusion des héros, des déesses, d'.\lex,t11dro:3et de Thaïs, des Ascètes et des Impérntriccs; l'_illusionde l'amour que font éclore dix ndmirables lieder qui sont entre les plns beaux Yers du livre; l'illusion du monde qui apparait dans des paysages de rêve et de réalité; Jïll_usion de l"esprit représentée par l'Anwseule, ta 1vlod inntile. Et le désespoir des pélcrin:-; des routes de la vie est le sceau que met le poète ù la Maya cnclrnntcresse et vaine, et retentit la .1.1:1.esse cles M01·ts, prélude de la douleur plus inf111iedu Runo"ia, B1bhotecaGino Bianco

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