Entretiens politiques et litteraires - anno I - n. 9 - 1 dicembre 1890

- 29'1 - •.!'~~ drapeau d'une prétendue école, de êtres si dissemblables par le talent et les tendances, sans compter les médiocres et les faux poètes qui scrrnnt uniquement à dt•shonorer des artistes aimés et respectés, que je ne puis admcllre ccmot Parnassien. c·cst une déplorable plaisanterie de réunir aYec une même étiquette au dos, Dierx qui fit reYin-e en nous la di Yi ne ch.tnson des boi,; automnaux el IIérétlia, somptueux évocateur de mondes lointains et de héros tragiques, Mallarm(•, qui connait le mystère des lys palpitants et sut rêYer la perYersité d'I-Iérodiade, et Yerlaine qui murmura les ,weux équivoques et dama de ja~ulatoires désespoirs. Des rhéteurs stupides 11°affublèrenl-ils pas aussi de cc nom de Parnassien le poète hautain et vénéré vers qui rn notre admiration respectueuse :Lecontede Lisle! - -Votreobscrrnlion est juste, d'autant que pourquelquesuns de la génération nouYelle, cc mot Parnassien est proféré avec mépris; réservons-le donc pom ceux des collaborateurs du « Parna se» qui furent doués d'un rudimentaire génie. Venons maintenant aux exemples que je ,·oulais vous proposer. -- - Quels sont ceux que Yous a,·cz choisis? - --lis sont quat.1c, et Yous ne contesterez pas qu ïls jouissent d'une certaine réputation, si je vous nomme Théodore de Banville, François Coppée, Armand Sih-estre et Catulle Mendès. - - Ce ne sont pas en effet des seigneurs de mince importance, je parle en raisoncle la renommée acquise, et ils me paraissent tout à fait idoines à démontrer ma théorie.,- ous me dites: ils sont poètes, et cependant ils ont a..:quis gloire et richesses. La tourbe ne raisonnerait pas différemment, si elle m'avait entendu parler, el certes, actuellement,elle m'eut Youlu battre a,·ec crs mêmes noms. Je réponds: leur exaltation est toute naturelle, puisque par les côtés les plus saillants de leur caractère, ils correspondent .'t quelques-uns des sentiments les plus chers ù la multitude. Si nous considérons la foule comme un animal un,si nous la supposons douée d'une ùme, de cette âme spéciale que :r1aton plaçait clans les parties inférieures, nous pouYons grossièrementattribuer à cette àme quatre faces principales et caractéristiques. La première sera cet amour de lapaBibliotecaGino Bianco

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