Entretiens politiques et litteraires - anno I - n. 8 - 1 novembre 1890

- 24.2 - apparences, et s'~·noient comme dans une mer pour échapper au fardeau des métempsycoses. L'Egypte se couche le long de son fleuve, et dans ses temples de granit, où rugissent les monstres de l'Afrique, garde mystérieusement le secret du sphinx éternel. Mais les races belliqueuses de la haute Asie acceptent la Yie comme un combat et entrent armées dans l'arène oi:duttenl le bien et le mal, la lumière et les ténèbres, l'attraction et la répulsion, l'Etre et le néant; solution magnifique de cette antinomie naissante d'où résulte la Yie. Cependant l'enfant grandit; déjà dans les forêts il a dompté les monstres, et dans le sentiment de sa force il puise la notion de son droit. Les théocraties pétrifiantes des races agenouillées n@ prennent pas racine sur le sol béni de la Grèce : partout des législateurs au berceau des républiques. La fière jeunesse s'y fortifie par la lutte et par la conscience de sa dignité morale. Dans l'àpre Idumée, si Job se plaint de l'injustice de Jéhovah, le Dieu du désert lui répond : « Où étais-tu quand je semai les étoiles? ii Cet argument n'eût pas suffi en Grèce; l'homme y est si grand, qu'il traite les dieux en égaux. Œdipe se déclare innocent devant eux du crime involontaire, car il n'a pas Yiolé sciemment les lois dont parle Antigone, ces lois primitives, écrites dans la conscience humaine. Les dieux mêmes y sont soumis, ou plutôt ils sont eux-mêmes les lois de la nature et de l'esprit, ils sont l'ordre et la proportion de l'uniYers, ces dieux de l'harmonie incarnés dans le marbre, en vain blasphémés depuis par l'impiété des races barbares, et qui ont révélé au monde l'idée du droit clans la politique, l'idée du beau dans l'art; dieux indulgents, qu'on honore par le culte libre et facile de l'amour. comme il convient aux dieux de la beauté. Hélas! qu'il est court ce printemps bienheureux de l'humanité, cet âge toujours regrettable de l'adolescence du monde! Le lendemain du bonheur est d'une morne tristesse : Siirgit amare aliquid medio rie fonte leporuin. Le jour vient où la jeunesse, couronnée de fleurs, préfère aux faciles plaisirs de l'inconstance, les angoisses d'un exclusif et sombre amour. Nos forces se sont usées dans Brbhotec"G' ino Bianco

RkJQdWJsaXNoZXIy MTExMDY2NQ==