Entretiens politiques et litteraires - anno I - n. 8 - 1 novembre 1890

INDULGENBCOEURGEOISE Un des diYertissements les plus réels et les plus immanquables del' An 1890 aura été le simple fait de prononcer dans certains milieux, une première fois par inadvartence peut-être, ensuite intentionellement et avec délice car l'etfet sùr etimmédiatincite à renomelerlexpérience, le nom de M. Maurice Barrès. A ces syllabes, de sonorité non si particulière qu'elle explique à elle seule la commotion qu'elles produisent, correspond un sentiment unanime dont il est possible de déterminer assez bien le sens. Emi::; de l'angle obscur d'un fumoir où la journée vécue se pacifie en la détente du soir, à l'heure où les cigare,; nouent entre elles leurs arabesques de fumée comme en signe de concorde et quand la bouffée disperse une ombre errante aux fleurs des tentures sitôt rembrunies, énoneé en quelque salon, cher aux hommes de quarante ans, ce Yocable provoque d'abord un imperceptible tressaillement, anime les mains oisiYes, inquiète les calvities, et, en quelques minutes l'effort que faisaient les auditeurs du rien solonncl de leur pensée à ressembler à de digestifs tubes Yêtns d'apparences illusoires fait place à une rapide exaspération et transforme les plus quiets bourgeois en énergumènes et en maniaques. Le nom de Mam.ice Barrès, ~i cher aux lettrés pour qui il représente une façon méticuleuse et nalYe de s'analyser, un son rire :spécial à s'exalter et à qui il rappelle un jeu unique des circonstances et une aYenture politique inattendue, a la contraÎl'e Yertn d'affoler les prétendus gens sérieux et de les induire à des récriminations sans fin et vagues parmi lesquelles on démêle le reproche d'une jeunesse que le hasard a rendue l'égale, quelques heures par BibhotecaGinoBianco

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