Entretiens politiques et litteraires - anno I - n. 3 - 1 giugno 1890

- 68 - leur retrait de la circulation et du commerce, etc ... il est certain que tout changerait; mais il est tout aussi certain que les améliorations promises et attendues demeurent problématiques. Pense-t-on que les prolétaires demeurés prolétaires faute de traYail, d'aliments, consentiraient à vivre plus longtemps sur leurs territoires trop pauvres sans songer à leurs Yoisins plus heureux? que les populations favorisées se laisseraient dépouiller? On s'aperçoit que le triomphe général du parti travailleur non seulement n'amènerait aucune amélioration réelle, mai:; encore ferait surgir entre les nations des conflits à peu près identiques à ceux que pourrait provoquer la politique internationale la plus maladroite. ~I. de J\Ioltke affirmait il y a peu de jours encore une chose qu'on ne eomprend pas assez, bien qu·on l'entende répéter tous les jour,; : << Les éléments qui menacent la paix sont dans les peuples, dam; le,; classes malheureuses qui 0hen-hent ù améliorer lenr ,;ituation ; on ne fait plus que des gnenrs de peuple ». ~i l'on ponrnit ll1C'llre,;ous les yrnx du prnple l'abime de misi're,; et de eala11tité:1où il se précipite; si l'on pouYait lui laisser rnlrernir rn sa réalité de rui11es et dr ,;ang la i::at,hlrophr (!"une' guerre pop11lairr. c1·u11egncrrc de nwes. il li{,silerait s1·11·e111,'11l rt ,;'arrèlt'ntit pcut-c;trc sur la pe11k: et si lr,; go11Yrr1i.111<h'nlrcYoyairnt ees u1alhe11r,; irré111édiai>lcs, pe11l-l'lrc sP dl·eidernie11t-ils ;'t fairP q11el- <1ueel10se. ~fais prédire Je,; uwlheurs fut toujours inutile. Preno11,; la <1ueslion autrement. Le peuple, las de peiner et de pâtir. réela111eune plus grande aisanee dans la Yie. LI souffr<' et comme on lui répète depuis cent <:incpante ans que lui seul existe, que lui seul importe, qu'il rst tout, il veut agir par lui-même pour son bien; il Ycut devenir 1:;onpropre dispensateur de bonheur futur. Il prétend connaître, lui seul, le uai remède ù son mal, et dans son ardeur ,\ réclamer ce qu'il juge être l'équité, il en arriYe à se ernire identique à luimême dans toutes les nations, clans toutes les races et ne tient plus eompte ni des différences de nature, de mœurs, BibliotecaGino Bianco

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