B. LAZITCH polonais à la conférence de Kienthal et appartenait à la gauche zimmerwaldienne. C'est lui qui apprit à Lénine en février 1917 que la révolution venait d'éclater : « Un jour, après le dîner, écrit Kroupskaïa, au moment où Ilitch s'apprêtait à aller à la bibliothèque, tandis que je venais de ranger la _vaisselle, Bronski vint nous trouver : " Vous ne savez rien ? s'excl~- ma-t-il. La révolution a éclaté en Russie. " Et il nous raconta le contenu des télégrammes qui venaient de paraître en édition spéciale 6 • » Bronski rentra lui-même en Russie en 1917 et, au lendemain de la victoire communiste, exerça des fonctions importantes soit dans l'Etat soviétique, soit dans le premier appareil du Comintern. Il fut arrêté pendant la grande purge et périt sans procès public. Sa femme fut également arrêtée, sa fille Wanda fut internée dans des camps de concentration ; elle n'en sortit qu'après la fin de la deuxième guerre mondiale. KARLRADEKavait participé aux conférences de Zimmerwald et de Kienthal et fait partie du secrétariat de la gauche zimmerw?ldienne, avec Lénine et Zinoviev. Après la révolution d'Octobre, il fut membre du Comité central du parti bolchévik et du Comité exécutif du Comintern, dont il devint un des secrétaires (sans compter les autres fonctions importantes qu'il occupa en U.R.S.S.). Il comparut au deuxième procès public de la grande purge (1937), fut condamné à vingt ans de réclusion et mourut en 1939 dans un camp de concentration, selon les récentes indications de source officielle soviétique 7 • AnoLPH WARSKI-WARSZAWSKfuIt membre du Comité central du parti ouvrier social-démocrate de Russie dès le congrès de Stockholm (1906 ), participa aux conférences de Zimmerwald et de Kienthal, rallia la gauche de ce mouvement, fut membre du C.C. du P.C. polonais dès sa fondation, assista aux congrès du Comintern et fut membre de son Comité exécutif. Réfugié en U.R.S.S. depuis 1929 et déjà à la retraite, il fut arrêté et, selon de récentes sources soviétiques, mourut peu après, le 21 août 1937 ~. MAXIMILIANWALECKI(Max Horwith), réfugié en Suisse, participa à la première conférence préliminaire de Zimmerwald, tenue en juillet 1915, se rallia également à la gauche, fut 6. N. Kroupskala : Ma vie avec Lénine, Paris 1933, p. 265. 7. Procès-verbal du 8• congrès (1919) du Parti bolchévik, Moscou, édition de 1959, p. 584. 8. Petite EncycloMdie Sovi'lique, Moscou 1960, tome II, p. 151. Biblioteca Gino Bianco 333 l'un des fondateurs du P.C. polonais, membre suppléant du Présidium du Comintern, son émissaire en nombreux pays occidentaux, élu à la Commission de contrôle du Comintern en 1935, lorsque Staline l'avait déjà complètement . ' . mis a son service. Il fut arrêté en été 1937 à l'hôtel Luxe, domicile des communistes étrangers à Moscou, condamné à dix ans de travaux forcés, et mourut en 1942. JACOBHANECKIfut membre du Comité central du parti ouvrier social-démocrate de Russie (à répoque où les bolchéviks en faisaient partie), en 1907, et, durant la première guerre mondiale, rallia également la gauche zimmerwaldienne. Avant et après la révolution d'Octobre, il fut étroitement associé aux opérations financières des Soviétiques, à la fois sur le plan de l'Etat et des premières subventions au Comintern. Il disparut dans la grande purge ; selon la formule maintenant en usage : « En 1937, il fut victime des calomnies ennemies ; plus tard réhabilité 9 • » VLADISLAVSTEIN-KRAJEWSKIq,ui avait fait partie de la délégation polonaise (avec Radek et Bronski) à la conférence de Kienthal, fut ensuite membre du Comité central du P.C. polonais, participa aux congrès du Comintern et fut l'un des responsables de la section des cadres dans son appareil central. Réfugié en U.R.S.S., élu au dernier congrès du Comintern en 1935 à la Commission de contrôle, il fut exclu du Parti comme trotskiste et arrêté en 1938. PAUL LEWINSON(Lapinski) prit part aux conférences de Zimmerwald et de Kienthal, fut membre du Comité central du P.C. polonais par la suite, mais fut arrêté en 1938 et disparut depuis lors. Le sort des autres adhérents de la gauche zimmerwaldienne fut à peu près identique, à cette double différence près que deux éléments importants de ce groupement, les Suédois et les Hollandais, rompirent assez tôt avec le Comintern, évitant ainsi d'avoir affaire à la police de Staline ; en outre, le nombre des autres « zim1nerwaldiens » était très réduit. Toutefois, ils n'échappèrent pas à l'extermination pratiquée par Staline dans la mesure où ils vinrent s'installer en U.R.S.S. (même s'ils avaient abandonné toute activité politique). Ce fut le cas de : 9. Souvenir, sur Unine, tome II, Moscou 1957, p. 713. ,
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