32 ·production industrielle (calculée au niveau des prix prétendument inchangés de 1926-27), Prokopovitch a dressé le tableau suivant (Histoire économiquede /'U.R.S.S., p. 311) : Territoire Territoire Total non occupé occupé 1940 92,8 45,5 138,3 1942 94,8 94,8 1943 108,2 2,7 110,9 1944 114,3 8,3 122,6 1945 113,5 13,5 127,0 1946 88,2 17,3 105,5 1947 105,7 23,0 128,7 1948 131,0 32,4 163,4 • De notoriété publique, les calculs officiels sur la base de prix « inchangés » gonflent artificiellement le volume de la production. Mais il n'y a pas de raison pour que le procédé défigure outre mesure la part de chacune des deux zones dans la production d'une même année et leur •apport relativement à l'accroissement global. A titre purement indicatif et avec plus de circonspection, on pourra même utiliser ces chiffres pour se faire une idée des changements de rythme d'une année sur l'autre. Il apparaîtra alors que la croissance fut infiniment plus rapide dans les territoires libérés : les données officiellesindiquent pour cette zone un accroissement de 140% au cours des années 1946-48 et 15 % seulement pour les territoires non occupés. Même si l'on excepte 1946, année de reconversion, pour ne retenir que l'évolution pendant les deux années suivantes, les pourcentages respectifs sont de 87 et 48 %. En dépit de la croissance beaucoup plus rapide dans les territoires ex-occupés, ceuxci . retardèrent considérablement sur les autres dans le rétablissement du niveau d'avant guerre. Selon ces chiffres gonflés, pour l'ensemble de l'Union soviétique - c'est-à-dire sur un territoire agrandi, - le volume de la production de 1940 fut théoriquement dépassé en 1948; en zone ex-occupée, il resta encore de quelque 9 % inférieur à celui de 1940 ; en territoire non occupé, ce même niveau fut dépassé dès 1942 et, après la crise de reconversion de 1946, de nouveau dès 1947. De plus, il n'y eut pas de ralentissement en territoire non occupé après cette date, mais, bien au contraire, une accélération : le tableau indique un accroissement de 20 % en 1947 et de 24 % l'année suivante, de même que, pour les territoires précédemment occupés, il fait ressortir les accroissements de 28, 33 et 41 % pour 1946, 1947 et 1948 respectivement. A partir de 1949, les statistiques officielles ne font plus de distinction entre les deux zones. Mais on peut se faire une idée approximative des voies empruntées par l'évolution ultérieure en se référant à des données partielles. C'est ainsi que le manuel statistique Les Progrès du pouvoir soviétique depuis 40 ans (en français, Moscou 1958, p. 91) offre des données relatives à la production des métaux ferreux dans les territoires ex-occupé~. Biblioteca Gino Bianco L'EXPÉRIENCE COMMUNISTE En déduisant ces chiffres de ceux qui concernent l'Union soviétique entière (L'Economie nationale de l' U.R.S.S. en 1956, Moscou 1957, pp. 66, 68 et 70), on obtient le tableau suivant, en millions de tonnes : 1940 1945 1956 1940 1945 1956 1940 1945 1956 Fonte Acier Territoire Territoire non occupé occupé 4,3 10,6 6,7 2,1 16,8 19,0 7,8 10,5 10,5 1,8 27,1 21,5 Laminés 5,6 7,5 7,2 1,3 21,2 16,6 Total 14,9 8,8 35,8 18,3 12,3 48,6 13,1 8,5 37,8 Pour les trois produits, le progrès d'après guerre fut incomparablement plus rapide dans les territoires précédemment occupés que dans ceux qui ne l'avaient pas ~té. De 1945 à 1956, la production de la fonte fut multipliée par 9 dans les premiers et par 2,5 dans les autres ; pour l'acier, les multiplicateurs correspondants sont 12 et 2,6; pour les laminés, 13 et 3. Mais par rapport à l'avant-guerre, c'est le contraire qui se produisit. De 1940 à 1956, en zone occupée, la production augmenta de 79 % pour la fonte, de 104 °/4 pour l'acier et de 120 % pour les laminés; en zone non occupée, elle s'accrut de 4, 3,5 et 3,8 fois respectivement. Un autre indice est constitué par les différences dans la croissance de la production industrielle, d'une part, en Ukraine et en Biélorussie, Républiques entièrement occupées pendant la guerre, et, d'autre part, dans l'ensemble de !'U.R.S.S. On ne di_spose à ce sujet que de données officielles sur la valeur brute de la production, calculée en prix dits constants, mais qui sont différemment manipulés ; il faut donc traiter ces chiffres avec les mêmes précautions que ceux qu'a rassemblés Prokopovitch à propos de l'évolution en zonesoccu- _péeet non occupée pendant les années 1940-48. La part revenant aux deux Républiques dans le volume global de l'investissement augmenta à peine après la guerre. Les chiffres absolus publiés dans L' U.R.S.S. en chiffres, 1960 (Moscou 1961, pp. 282-83), qui portent sur l'ensemble des investissements à l'exception de ceux effectués par les kolkhozes, permettent d'établir les indices suivants : U.R.S.S. Ukraine Biélorussie , 1918 - 3e trim. 1928 100 18,2 2,0 4e trim. 1928 - 1932 100 18,5 2,0 1933 - 1937 100 16,6 1,4 1938 - 1er sem. 1941 100 14,4 2,3 2e sem. 1941 - 1945 100 12,3 l,O 1946 - 1950 100 19,2 2,3 1951 - 1955 100 15,8 1,9 1956 - 1960 100 16,1 1,9 ......
RkJQdWJsaXNoZXIy MTExMDY2NQ==