Le Contrat Social - anno III - n. 4 - luglio 1959

B. l>BUMARS C'est pourquoi, à l'automne, beaucoup de mécanisateurs quittent le sovkhoze et rentrent chez eux 37 • L'instabilité de la main-d' œuvre au Kazakhstan est encore très grande. 163.000 travailleurs ont quitté les sovkhozes de cette république au cours des quatre dernières anné'es. C'est tout à fait anormal. Quelle est la cause de ces départs ? Tout d'abord, le manque de logements( .•.) La construction des locaux du service public, prévue pour la période d'organisation des sovkhozes, est aussi très en retard. Cette situation ne contribue point à la stabilisation de la main-d'œuvre et à la formation d'un cadre permanent de mécanisateurs 38 • D'autre part, les salaires du personnel qualifié ne sont pas suffisants dans les sovkhozes. Dans un sovkhoze de terres vierges, créé en 1954 dans la région de Koktchetav, au Kazakhstan, « le chef d'une brigade de tracteurs ne touche que 510 roubles par mois, plus la prime de norme de rendement. Mais cette prime n'est allouée que pendant la durée des travaux aux champs, soit deux ou trois semaines au printemps et huit à dix semaines à la fin de l'été et au début de l'automne. Ainsi, neuf mois par an, le brigadier doit se contenter de 510 roubles. Or, une brigade dans un sovkhoze de terres vierges est tenue de cultiver de 4 à 6.000 hectares » 39 • _ Devant cette constatation, Khrouchtchev est convenu lui-même au Plénum de décembre 1958 que ce taux de salaire devait être révisé. Les mécanisateurs affectés au travail dès leur sortie de l'école présentent encore un autre inconvénient : peu après leur arrivée au sovkhoze, ils doivent faire leur service militaire et on ne les revoit plus après leur libération : . Bien que ce soit très gênant, il faut demander au Présidium du Comité central d'étudier la possibilité d'accorder des sursis d'appel aux mécanisateurs des sovkhozes de terres vierges. Ils auront alors peut:..être le temps de se marier dans ces sovkhozes, d'y bâtir leur maison, ce qui les incitera à revenir une fois leur temps accompli dans l'armée 40 • Le problème du départ des mécanisateurs des sovkhozes de terres vierges doit être vraiment brûJanr pour qu'une question aussi délicate soit soulevée au plénum du Comité central. Quant à l'espoir de les fixer au sovkhoze par le mariage, il paraît être quelque peu prématuré : Depuis plusieurs années déjà on étudie l'envoi de jeunes filles aux sovkhozes de terres vierges ... 11 y a beaucoup de candidates, mais cette question n'est toujours pas résolue. Nous demandons aux conseils des ministres de la République du Kazakhstan et de la R.S.F.S.R. d'établir le plus rapidement possible les 37. C.r. 1tm., p. 187. 38. Ibid., p. 103. 39. Ibid., pp. 251-252. 40. Ibid., p. 188. Biblioteca Gino Bianco • 241 modalités de cette opération, afin que les jeunes filles puissent dès maintenant se préparer au départ, pour se mettre effectivement en route au printemps prochain ' 1 • Insuffisance du matériel LES DIFFICULTÉSde la mécanisation de l'agriculture soviétique ne se limitent point aux problèmes de la main-d'œuvre et des cadres. Les machines agricoles laissent aussi à désirer. Khrouchtchev déclare à ce sujet : Il nous faut augmenter résolument la production de pièces de rechange pour les tracteurs et machines agricoles, afin de pouvoir les vendre en quantité illimitée dès 1959 (...) La création de nouvelles machines agricoles ne répond pas encore aux exigences actuelles. Nos constructeurs n'ont pas encore réussi à sortir une bonne machine indispensable aux kolkhozes et sovkhozes pour la récolte de la bette.rave. Les travaux de mécanisation de la culture du cotonnier et surtout de la récolte du coton sont encore beaucoup plus en retard ( ...) On ne dispose pas• encore d'une bonne machine à déterrer les pommes de terre ... Dans l'élevage, le travail manuel prédomine toujours. Actuellement, l'amenée d'eau dans les fermes d'élevage n'est mécanisée qu'à 27 % et la traite des vaches à 3,6 % seulement ... Jusqu'à présent, notre industrie s'efforçait de fournir à l'agriculture le plus grand nombre possible de tracteurs et de moissonneuses-batteuses (...) Actuellement, l'essentiel est d'organiser la production en quantité suffisante d'autres machines absolument indispensables à l'agriculture : en premier lieu, de machines qui déchargent d'un dur labeur le plus grand nombre possible de personnes et qui permettent d'accroître la production en procurant davantage à moindres frais 42 • Le discours de -N. F .. Manoukovski, mécaoisateur au kolkhoze Kirov, région de Voronèje, fournit quelques précisions sur ces machines : Les nouveaux tracteurs sont de bonne fabrication et fonctionnent sans pannes. Q·uant aux autres machines agricoles nouvelles, leur fabrication est grossière dans la majorité des cas : les soudures sont mal faites, certains mécanismes et pièces recèlent des défauts importants( ...) La semeuse d'attelage « SKGK-6 », ainsi que sa variante « SKGK-6B », livrées par l'usine Krasnaia Zviezda de Kirovgrad et destinées aux semailles en nidscari:és(...) émiettent les graines( ...), l'ensemencement est irrégulier. Dans les cultivatrices << KPN-4,2 » existent de très grands défauts( ...) La moissonneuse combinée << SK-2,6 », destinée au ramassage de la masse verte pour les fourrages ensilés, n'est pas une mauvaise machine, mais elle a aussi ses défauts ' 3 • En Biélorussie, où la tourbe, utilisée comme engrais, tient une place importante, les kolkhoziens ont dft en 1958 extraire à la pelle près de 9 millions de tonnes, soit la moitié de l'extraction totale dans cette république, les machines adéquates n'étant fabriquées qu'en quantité très limitée (...) Le chaulage des terres, indispen41. C.r. st~n., pp. 328-329. 42. Ibid., pp. S7·S9, 43. Ibid., pp. 297-298. •

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