22.8 tants du Parti du 4 novembre 1956, 26 la résolution adoptée en octobre par la huitième session du Comité central, 27 le discours de Gomulka du 15 mai 1957 à la neuvième session du Comité central 28 et un mémorandum du comité du Parti de Varsovie. 29 Finalement, comme on le verra plus loin, à l'occasion du quatrième congrès national des syndicats, les conseils ouvriers furent déchargés de l' « autogestion », celle-ci étant désor- .mais confiée à une conférence réunissant, sous la présidence des secrétaires de la cellule, le·conseil ouvrier, le conseil d'entreprise et le comité du Parti. Le droit de véto, que Zuzankiewicz avait voulu conférer aux cellules, se trouva ainsi largement dépassé: ces dernières reprirent purement et simplement le commandement. C'est que, dans l'intervalle, le régime Gomulka put rétablir les· fondements du système stalinien en désagrégeant peu à peu les forces sociales dont la révolte l'avait porté au pouvoir. Il devint ainsi inutile de poursuivre une manœuvre destinée à détourner ces forces de leur propre but. Mais il devint aussi possible de l'abandonner puisque les conseils ouvriers se discréditèrent, comme on le verra plus loin, en. échouant dans leur • • rmss1on. , Réforme des syndicats MALGRÉ la campagne pour l' « autogestion ouvrière», l'attachement des salariés à l'idéal d'un syndicalisme revendicatif ne pouvait être ignoré. La victoire de Gomulka dut être suivie, bon gré mal gré, de réformes sur le plan syndical. Toutefois, celles-ci, assez importantes à certains égards, se signalent en même temps par leur caractère équivoque. En particulier, on s'appliqua à les entreprendre par en haut, sans donner la possibilité aux syndiqués d'en décider d'une manière démocratique. De nombreux délégués des échelons inférieurs furent invités, il est vrai, à se mêler aux membres des organes dirigeants. Mais pareil artifice, susceptible de donner aux assemblées un semblant d'atmosphère révolutionnaire, ne put en rien remplacer un congrès extraordinaire que l'on. omit de convoquer. De même, l'homme qui devait remplacer Wiktor Klosiewicz dans sa fonction de président des syndicats fut désigné, une fois de plus, par la direction du Parti. Le 25 octobre, le prresidium du Conseil central des syndicats fut appelé à siéger en présence de Ignacy Loga-Sowinski, un des nouveaux membres du bureau politique du Parti et futur président de l'organisation professionnelle. Il fut décidé de convoquer la neuvième session du Conseil central, au cours de laquelle le prresidium donne26. Ibid., 5 novembre 1956. 27. Nowe Drogi, 1956, n° 10. 28. Glos Pracy, 16 mai 1957. 29. Nowe Drogi, 1957, n° 4. Biblioteca Gino Bianco L'EXPÉRIENCE COMMUNISTE rait en bloc sa démission. 30 La session eut lieu du 16 au 18 novembre 1956. Elle se vit présenter un long rapport de Josef Kulesza, secrétaire du Conseil central des syndicats, 31 définissant les réformes qu'il s'agissait d'adopter. Après discussion, on .modifia la composition de l'organe exécutif et les réformes proposées par Kulesza furent approuvées dans une résolution. 32 Fait paradoxal et révélateur à la fois, lorsqu'on proposa d'exclure l'ancien président Klosiewicz, les délégués demandèrent également l'élimination de Jozef Kulesza, c'est-à-dire de celui qui venait de leur exposer les réformes envisagées. Il semble, d'après le - compte rendu officiel de la séance, que cette suggestion ne put être écartée qu'à grand-peine. 33 Les réformes portèrent d'abord sur la structure organique des syndicats. On décida d'en atténuer le centralisme en accordant une certaine autonomie aux fédérations d'industrie et en autorisant les sections d'entreprises à disposer plus librement de leurs fonds et à retenir sur les cotisations perçues un pourcentage plus élevé ; on se proposa en même temps de réduire le nombre des permanents, et notamment de ceux nommés « d'en haut ». Toutefois, la décentralisation ne devait pas aller trop loin. Un incident survenu à la dixième session du Conseil central des syndicats, le 13 janvier 1957, révéla que les critères d'après lesquels on entendait choisir les dirigeants n'avaient guère changé. Cette session fut en effet saisie d'une demande du Comité fédéral des travailleurs de l'énergétique d'éliminer du Conseil central et de son prresidium l'ancien président de cette fédération, Jan Rutkowski ; réuni quelques semaines auparavant, le Comité fédéral en question avait décidé de retirer la confiance à son propre prresidium, d'en éliminer tous les membres et de les remplacer par d'autres militants. Or, le Conseil central des syndicats jugea inutile de relever un dirigeant de ses fonctions "pour la seule raison qu'il avait perdu la confiance de ses mandants. 34 D'autre part, il ne fut pas permis de rétablir les syndicats de métiers ; · les fédérations d'industrie furent gardées comme forme exclusive de l'organisation professionnelle. Aussi bien, certaines corporations dont les membres travaillent dans les diverses industries et y forment une catégorie à part se heurtèrent-elles à un véto du Conseil central lorsqu'elles essayèrent de rétablir des syndicats de métiers. 35 30. Glos Pracy, 2.6 octobre 1956. 31. Ibid., 17 novembre 1956. 32. Ibid., 22 novembre 1956. 33. Ibid., 19 novembre 1956. 34. Ibid., 14 janvier 1957. 35. Ibid. - Contrairement à ce que l'on pourrait croire au premier abord, cette limite imposée au libre arbitre des fédérations et des syndicats a une grande portée pratique. En effet, dans la situation actuelle des ouvriers polonais, le syndicat' de métier offre bien souvent la structure la plus propice à la solution des problèmes en suspens. C'est ce qui apparaît, par exemple, lorsqu'on e,t3mine une des injus-
RkJQdWJsaXNoZXIy MTExMDY2NQ==