12 sentent toujours un danger réel pour l'Union . , . sov1et1que ; Si les ennemis de la Russie ne reculaient sous le tsarisme devant aucun moyen dans leur lutte contre Je pays, les ennemis de notre patrie, les rapace·s impérialistes ont utilisé après la révolution d'Octobre et toujours avec une rage particulière tous les moyens de lutte, y compris la religion. · Les fomentateurs d'une nouvelle guerre, les impérialistes anglo-américains, ne s'efforcent-ils pas d'utiliser la religion dans leur lutte contre les forces du progrès, de la démocratie? contre l'Union soviétique, avantgarde de l'humanité progressiste ? ... Que signifie l'idée d'un front commun de l'islam et de la chrétienté? Que signifie ce plan d'alliance des États musulmans dénommé l' Islamistan? Cela signifie que les impérialistes anglo-américains, fomentateurs d'une nouvelle guerre, prétendant à la domination mondiale, -sont disposés à employer tous les moyens, y compris le christianisme et _l'islam, pour atteindre .leur but ... f Tout cela ne constitue-t-il pas, à une autre époque, en d'autres circonstances et à une autre échelle, la continuation de la même abjecte politique de conquête pratiquée jadis par les ennemis de la Russie? L'intervention de Baghirov marque un tournant dans l'historiographie soviétique. A partir de cette date, la formule du « moindre mal » commence àl se transformer_ rapidement en celle du « bien. relatif », qui cédera bientôt la place à celle du « bien absolu». · C'est le professeur M. V. Netchkina (que Baghirov avait accusée avec d'autres . d'avoir· << idéalisé » le mouvement muride) qui se chargea, dans une lettre publiée dans la revue Voprosy lstorii (n° 4 de 1951) sous le titre : cc A propos de la formule du maindre mal», d'expliquer pourquoi la conquête tsariste ne pouvait plus être qualifiée de « mal relatif » : Grâce à sa réunion à la Russie, la périphérie accéda à une vie économique supérieure, car les relations économiques entre ces peuples [le russe et les allogènes] ne se limitaient nullement aux rapports nationaux-coloniaux, encore qu'elles se déroulassent dans leur cadre ..._ Les peuples apprenaient en se fréquentant à tirer de la nature de, plus en plus de biens ... Par conséquent les historiens qui étu·dient l'incori:oration des peuples à LE CONTRAT SOCIAL la .Russie t_sariste doivent tenir compte des contacts quf s'établirent entre les peuples et des facteurs neufs et positifs que le grand peuple russe introduisait, en· dépit du tsarisme, dans la vie culturelle et économiqu~-- des allogènes. · La lettre de Netchkina suscita une discussion· animée et les Voprosy lstorii (n° 9 de 1951) publièrent entre ·autres un article de M. Moustafaïev qui combattait la formule du « moindre mal »· en tant que critère universel de phénomènes historiques différents : · L'interprétation erronée de cette formule, interpré- . tation qui met dans le même panier l'action consciente du tsarisme concernant ses intérêts de classe étroits et pratiques et les conséquences objectives et progressistes de son extension à l'est, interdit toute appréciation correcte des événements historiques en les classant tous parmi les phénomènes négatifs et néfastes ... Une chose est évidente : la Russie a associé la périphérie au tourbillon de l'économie mondiale et a ouvert la voie à son développement capitaliste, ajoutant ainsi le bénéfice économique à l'avantage politique acquis par le peuple. Il est évident qu'un phénomène objectif progressiste. tel que le développement du capitalisme, impossible sous la domination de la Turquie ou de la Perse et devenu possible après l'incorporation de la périphérie à la Russie, n'entre pas dans la notion· de· « mal » comme le voudrait l'interprétation erronée de la formule. Ces extraits montrent à quel point la création d'une formule communiste absolue pour l'inter- · prétation des phénomènes historiques est complexe et combien elle comporte de contradictions internes. D'une part, elle doit justifier aussi adroitement que possible l'impérialisme tsariste et renforcer l'URSS comme un tout historique; d'~utre part; elle doit trouver une justification aux mouvements de libération nationale dirigés contre les autres Empires. Quoi qu'il en soit, dorénavant toutes les conquêtes tsaristes seront considérées comme un bien absolu. Si les doctrinaires soviétiques prévoient que dans certains cas la conquête d'un pays retardataire par une grande puissance plus moderne peut être négative, c'est uniquement pour expliquer et condamner les entreprises coloniales des puissances occidentales. · .. : Il~- _ Conséq~en_ces de l'article. de Baghirov . . . . . .. L'ARTICLE de Baghirov ne tarda pas à eriiramé.r . toute une série de conséquenc_es importantes dans l'attitude de l'historiographie et de la _littérature soviétiques; envers le muridisme et. le mouvement de Chamil. · •:Tout d'abord, la filiale daghestanaise de l' Académie des Sciences de l'URSS prit le 10 août 1950· une décision, approuvée par le comité régional du Parti,. sur· « les ,déformations dans l'interprétation du. mouvement;· du ·muridisme. et· de .Ch:a~il »~. Biblioteca Gino Bianco .. .. . . . . . - . . Puis la pre~se soviétique commença à publier des articles développant les thèses de Bagbirov ..· Il nous faut __signaler les plus remarquables d'entr~ eux. · · L'offensive a été .déclenchée par A. Danjalov; premier secrétaire du• Comité régional de la RSSAdu bagl:iestan, qui reprend à s~n tour en les amplifiant les accu~ations de Baghirov. Dans un important article· des ·_ Voprosy lstorii (n° 9 de 19,50)., intl~lê «.Des déyiations commise~ ~ans l~interi;,.r~~
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