De la Justice dans la Revolution et dans l’Eglise - P. J. Proudhon - Vol. 5 - 1870

NOTES ET ÉCLAIRCISSEMENT~ 35 nourriture dans l'eucharistie, ils préparent, avec leur A déis1ne, une réalisation ou iucarnation de l'Etre su- .preme cent fois plus monstrueus13. lei, les faits parlent plus haut que toutes les dénégations; nous n'avons besoin, pour prouver _notre dire, que de montrer comment ils s' engendrent. L'idée de Dieu pur esprit., gouvernant le 1nonde par les seules lois de la nature et sans autre intervention de sa sagesse et de sa puissance, sans manifestations spéciales, sans mjracles, sans communicatioi;t. interne ou externe avec l'homme ; cette idée, qui est celle du déisme pur, peut se maintenir tant que le dieu reste à l'état _de n~tion philosophique, d'hypothèse cosmique, de donnée esthétique ou morale, n'ayant de vie que dans les livres et dans l' école. l\Iais le jour où ce dieu entre dans la pratique de l'humanité, il tend à se réaliser, à se 1nanifester· par des signes sensibles, à pren.dre corps, ame, visage et caractère; à se communiquer à certains élus, finalement à se constituer un culte et un sacerdoce. Ce mouven1ent de réalisation est fatal; le c_ontraire implique- . rait contradiction. On ne pratique pas ·Dieu sans le 1~éaliser, d~ men1e qu'en politique, on n'affirme pas l'absolutisme de l'État sans créer un despote·. C'est ainsi que se sont formées toutes les religions, toutes les théologies, toutes les mythologies et toutes les Églises. C'est ainsi que le christianisme, après avoir d'abord réduit le n1osa:isn1epharisa:ique et pontifica! à son exprt.=i-ssionla _ plus simple, en se posant lui-1neme co1nme un mouothéisme sans temple, sans sacrifice, sans sacer<loce, presque sans ·aogmes, s,est développé ensuite, par la nécessité de sa pratique, en une théologie, c'est à dire Biblioteca Gino Bianco

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