De la Justice dans la Revolution et dans l’Eglise - P. J. Proudhon - Vol. 5 - 1870

l 5-10 NOTES ET ÉCLAIRClSSEMENTS qu'il r~gne sur les a1nes; et c'est pour cela que sa notion· est incompatible avec tou~e ·attribution réaliste, attendu que ré~lité et idéalité sont termes .antithétiques, irréductibles. Vraiment, si Dieu n'est autre chose que l'idéal, et si l'idéal exclut toute réàlité d'existence et de vie, ce n'était pas la peine de montrer tant de véhémence contre l'athéisme. Mais le scrupule qui empeche M. Vacherot d'accorder la réalité à son idéal est aussi peu fondé que celu~qui tout à l'heure l'e1npechait de diviniser l'univers. Sans doute la perfection est incompatible avec les réalisations partielles que nous offre la · nature; mais elle ne l'est point avec cette réalisation infinie, éternelle, necessaire, universelle, que l'o~ a appelée tout à l'heure le n1onde. Loin de là, elle lui_est inhérente, intime; elle_lui appartient en raison de sa nécessité, de son infinité et de son univerBalité; en sorte qu'il ne reste plus la moindre raison de séparer le monde et Dieu. L'idéal et le réel sont ici adéquats l'un à l'autre et positivement identiques. · Ainsi la théologie aurait facilement raison de M. Vacherot : il lui suffirait de le prendre par. ses propres' paroles pour le convaincre.· Dieu, dirait-elle, ·est l'Ètre universel, absolu, infini, nécessaire, éternel, un, personnol, vivant, 01nniscient, tout-puissant, libre, juste, bon, parfait; idéal, en qui la substance, la cause, la vie, l'esprit, la volonté, la conscifn1ce,l'intelligence, etc., se réunissent dans une réalité et une idéalité souveraine : cela résulte des définitions de M. Vacherot. ·A cela, qu'aurait-il à répondre? Rien autre chose, sinon que ce tbéisme dépasse sa métaphysique, dont le vrai caractère consiste à reconnaitre les concepts, à en constater Biblioteca Gino Bianco

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