De la Justice dans la Revolution et dans l’Eglise - P. J. Proudhon - Vol. 5 - 1870

NOTES ET ÉCLAIHCISSEMENTS 337 de ce qu'il peut ou ne peut pas etre, en quoi il n'a abo-ttii qu'à retomber dans l'ìllusion théiste et à fournir contre lui des armes aux théologiens. Un métaphysìcien positif constate que l'entendement humain forme naturellement le concept de Dieu, et s'arrete là. Que peut-il dire ou savoir de plus? Toute exposition ou déduction du concept tendant à expliquer ce qu'est ou n'est pas le substratum que ce concept exprime, est illo- • gique et contradictoire, parce qu'elle dépasse la donnée de l'expérience, et qu'ainsi elle restitue à la théologie tout le terrain que la critique lui avait fait ·perdre. M. Vacherot part de la notion d'un ÈTREUNIVERSEL, infini, absolu, nécesaire, éternel, un, qu'il reconnait et affirme. A Cet Etre universel peut etre envisagé sous deux aspects, dans son idée et dans sa réalité. Sous le premier aspect,-c'est Dieu; sous le second, c'est le monde. Il suit de là que Dieu, qui est infini, absolu, nécessaire, universel, éternel, un, M. Vacherot le dit et le A répète, n'est cepenq.ant que la moitié de l'ETRE UNIVERSEL,dont le monde, également infini, absolu, nécessaire, universel, éternel et un, est l'autre moitié. Voilà donc deux etres univérsels, Dieu et le monde, tous deux soi-disant infinis, nécessaires, absolus, etc., qui se réunisse1it et s'adossent l'un à l'autre dans un A troisième ETRE UNIVERSEL,lequel n'est ni Dieu ni le monde, mais qui est ces de~x choses à la fois ! Est-ce que tout cela n'est pas un monstre de contradictions? Conçoit-on cet absolu, infini, nécessaire, U!].iversel, qui n'est pas tel autre absolu, infini, nécessaire, universel, et qui est moins qu'un troisiè1ne absolu, infini, nécessaire et universel, lequel contient et absorbe les deux Biblioteca Gino Bianco

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