NOTES ET ÉCLAIRCISSEMENTS 219 soit, en supposant la moyenne de revenu pour chaque producteur de 5 fr., 80 fr. par jour, et par an 29,200. En cela il n'y aura pas d'injustice, puisqu'en vertu de la loi d'échange cet homme hors ligne, appointé à 80 fr . . par jour, ne recevant que l'équivalent de son produit, ne frustre personne. Si ce meme homme, l'égal de 16 par la puissance do ses facultés, ne produisait que comme un, il ne serait rémunéré que comme un. On voit par là combien peu il y a lieu de s'effrayer, pour l'équilibre des conditions et des fortunes, de ce que l'on appelle les inégalités uaturelles. Sans compter que ses inégalités sont renfermées dans d'étroites limites, elles ne peuvent, par elles-memes, engendrer aucun mal-etre, le revenu de chacun devant etre égal à son produit. Mais ce n'est pas ainsi que les choses se passent, et l'inégalité du talent et du génie, si chaudement invoquée, n'est qu'un prétexte qui sert à pallier les spoliations les plus éhontées. Il n'existe pas, dans toute l'Europe, un seul ho1nme dont la puissance et les ser- .vices vaillent réellement, d'après le calcul que nous venons de faire, 80 fr. par jour; en revanche, il n'y en a pas uu qui, hors les cas d'idiotie ou de maladie, ne puisse facilement parvenir à gagner moitié de la moyenne supposée, soit 2 fr. 50. Or, il s'en faut de beau- . coup que les travailleurs gagnent partout 2 fr. 50; il s'en faut bien davantage que les soi-disant notabilités du génie, auxquelles il faut joindre celles de la propriété, du monopole, de la finance, de l'administration, de l'armée, puisque c'est à la faveur du génie qu'on prétend légìtimer toutes les inégalités, il s'en faut, disons-nous, que toutes ces supériorités se contentent, Biblioteca Gino Bianco
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