De la Justice dans la Revolution et dans l’Eglise - P. J. Proudhon - Vol. 5 - 1870

NOTES ET ÉCLATRCISSEMENTS 203 France, non à ses maitres; parlez-lui de ses clroits poli~ tiq uos, de sa dig-nité, du besoin que vous avez d'elle, du préjudice que · vous cause son inqualifiable despotis1ne; parlez raison à ce peuple que tant de catastrophes ont abasourdi, et soyèz sur que bientot ce son1bre horizon s'éclaircira.- Rien en France ne produit de plus prompts et de plus puissants effets qu'une parole venue du cceur, et, quoi qu'on en elise, la France a la religion des principes, qui est la religion meme de l'ordre. Une des meilleures cl1oses qùe firent les traités, et à laq nelle les puissances signataires avaient songé le moins, ce fut l'entre-croisement de races, provenant del'irrégularité des découpu~es géographiqucs. Iln'était point mal, pour la fraternité des nations, qu'il y eut en F,rance des :B"'la1nands,des Allemands, des ItalienR, des Basques; il était encore n1ieux qu'il y eut cles Français en Belgique, en Prusse, en Suisse, en Pién1ont, en Angleterre. La division des peuples slaves entre trois ou qua tre puissances, nécessaire d:ailleurs à l'équilibre europécn, pouvait aussi, au poìnt de vue de la civilisation générale, passer pour exceìlonte. Ces exceptions et d'autres au principe de nationalité se légitimaient par de· hautes considérations. Elles apprenaient aux peuples que la J ustice est au dess·us de la langue, du culte et de la figure; que ce qui fait la patrie, bien plus que tous les accidents du sol et les variétés des races, c'est le Droit. Le succès semblait devoir répondre à l'idée. Peu de gens, dans les pays de liberté politique, se plaignaient de .la patrie que leur avaient assignée les traités : s'il n'y avait pas de Français plus fidèles que les Alsaciens et les Uorses, la Suisse n'eut pas de patriotes plus fervents que les citoyenc des cantons de Vaud, Genève, BibliotecaGino Bianco

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