De la Justice dans la Revolution et dans l’Eglise - P. J. Proudhon - Vol. 5 - 1870

NOTES ET ÉCLAIRCISSEMENTS paix de Vienne que sa propre décpéance : en quoi elle était jusqu'à certain point excusable. Elle eut supporté · d'etre vaincue, elle ne pouvait souffrir qu'on l'humiliat. Mais seule, sur le continent, elle jouit après 1815 des avantages du système parlementaire : c'était plus qu'il ne fallait pour lui faire reconquérir en peu de temps toute l'influence que la chute du premier empire lui avait fait perdre. Nos hommes d'État, eniportés, les uns par leurs instincts rétrogrades, les autres par la vanité nationale, se refusèrent à le comprendre. Maintenant, privée de ses libertés les plus précieuses par le mauvais vouloir des puissances et par le retour de la dynastie qu'elles avaient proscrite, enfermée tout à l'heure dans un cercle d'États de premier ordre, engagée dans de perfides et stériles alliances, aujourdhui avec l'Angleterre, demain avec la Russie, la nation française dévore sa honte, et pour couvrir sa décadence, · n'in1agi11e rien de mieux que de demander à l'Europe, tantot su-r les Alpes, tantot sur le Rhin, des compensations. Elle ne songe pasque la plus précieuse des compensations, en présence de peuples devenus libres, c'est de ressaisir sa propre liberté; qu'en présence de l'Autriche diminuée de la Lombardie, rnais agrandie sur le Danube et dotée tot ou tard d'une constitution libérale, !'empire, avec Nice, la Savoie, la Belgique et les provinces rhénanes pour annexes, serait encore dans une posi ti on inférieure. Oh! si les peuples qui nous ha:issent parce qu'ils ont la folie de nous envier, pouvaient mieux eux-memes revenir à sagesse; si les puissanc-es, auxquelles le gouvernement impérial est devenu si amer ,-- étaient capables d'une pensée géné,reuse, comme tous ces noirs nuages seraient bien vite dissipés ! Parlez à la Biblioteca Gino Bianco

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